En juillet 1885, Jules Ferry, franc-maçon et homme de gauche, déclarait, à l’Assemblée nationale : “Les races supérieures ont des droits sur les races inférieures”. N’est-ce pas un peu raciste ?..
Il affirme ainsi ce que doit être la politique de colonisation : C’est aux colons d’apporter la civilisation aux peuples “arriérés”, en les dirigeant comme des enfants, parce qu’ils n’ont pas de maturité politique et culturelle. Et c’est ainsi, en effet, que s’est déroulée la colonisation française. Cela dit, les arrières-petits-fils des colonisés, qui viennent aujourd’hui verser des larmes de crocodiles (car eux ne souffrent de rien) sur l’asservissement de leurs ancêtres, devraient plutôt se féliciter du chemin parcouru depuis tout ce temps.
Alors c’est vrai que je peux comprendre la rancune qu’éprouvent, à la fin de l’époque coloniale, les peuples asservis, puisqu’ils ont été effectivement traités comme des enfants, leur territoire étant en partie approprié et administré par la France, leur destin pris en main par des français, et leur culture bafouée dans une sphère privée honteuse dont elle ne devait pas sortir. Les rythmes de la vie publique et mondaine étant quant à eux calqués sur ceux de la métropole.
Nous voyons ici le poids détestable de la colonisation : Malgré tous les bienfaits que le colonisateur peut prétendre avoir prodigués au peuple colonisé, il n’en restera pas moins qu’aux yeux de de l’indigène, il s’est conduit en oppresseur et en pilleur de richesses. C’est pourquoi, partout, la colonisation a pris fin, car il ne s’est pas trouvé un seul peuple pour dire : “S’il vous plaît, continuez à nous diriger !”. Tous les peuples ont voulu retrouver leur liberté.
Même s’il ne faut pas renier ce passé, je crois qu’il est aujourd’hui important de souligner que le voyageur du 21eme siècle n’est plus le même qu’au 19ème et je vais vous le prouver ci-dessous.
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Au 21ème siècle, le français que l’on accueille en Nouvelle-Calédonie arrive seul, ou avec sa famille, parce qu’il a fui la crise et le chômage ou qu’il en a tout simplement ras la casquette de la métropole : La société d’accueil est libre de l’accueillir ou de le rejeter. Généralement, elle prend pitié de ce pauvre ressortissant et lui fait bien volontiers la petite place qu’il implore, et il va s’efforcer de s’y insérer du mieux qu’il peut, envoyant ses enfants à l’école avec l’injonction de s’appliquer de toutes leurs forces et de respecter leurs professeurs qui sont, dit-il à ses enfants, “les bienfaiteurs de votre avenir”.
Au 19ème siècle, le français n’arrive pas seul : il est accompagné de tout un contingent d’individus voulant prendre des places de choix dans la société d’accueil. Il constate que les mœurs des indigènes ne sont pas les siennes, et décide donc de les réformer pour, à tout le moins, permettre à ses coutumes de s’exprimer ouvertement dans la société d’accueil. Il moralise fréquemment le peuple d’accueil, l’accusant de ne pas respecter les lois de l’hospitalité, profitant de cette accusation pour prélever une “dîme” sur le travail des autochtones, avec laquelle il pourra faire vivre bien des membres de sa colonie sans qu’ils aient besoin de travailler.
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Au 21ème siècle, le fraîchement débarqué dit à ses enfants d’oublier leurs us et coutumes de France, car elles freineront leur adaptation à leur nouvelle vie : “Nous avons changé, leur dit-il, désormais nous sommes des calédoniens d’origine française et devons nous comporter comme tels : Mon fils, tu dois exceller dans la maîtrise de cette langue locale qu’on te propose à l’école, grâce à quoi les kanak t’accepteront pleinement comme l’un des leurs, car la langue est la première chose qui forme un peuple”.
Au 19ème siècle, le français considère la langue indigène comme inférieure, il ne l’apprend donc pas avec amour, d’où il vient que même ses meilleurs éléments restent maladroits et imparfaits dans l’usage de cette langue, qu’il rêve de remplacer par la sienne : Petit à petit, il exige que les actes publics soient rédigés dans la langue de la métropole, que les bâtiments publics soient nommés dans cette langue, que cette langue soit utilisée dans les communications culturelles, et il veille à ce que, à défaut de pouvoir éteindre l’idiome du colonisé, de nombreux vocables passent de la langue du colon dans celle de l’indigène.
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Au 21ème siècle, le zoreille exige de ses enfants qu’ils obéissent aux lois de Pays car, dit-il, ce pays nous a sauvé de la galère, il nous donne une nouvelle chance : Il a agi envers nous en protecteur, comme un père envers ses enfants, nous devons donc le respecter comme un père, en obéissant à ses lois.
Au 19ème siècle, le français n’a que mépris pour la loi du pays : Il exige constamment qu’elle soit réformée pour reproduire autant que possible celle de son pays d’origine. Il n’a pas de mots assez durs pour fustiger de nombreuses lois qu’il trouve stupides et insultantes pour sa communauté : Sous couvert d’insultes, il cherche en fait à établir le glissement progressif du pays colonisé vers sa propre coutume.
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Au 21ème siècle, l’onkilé de Zor ne sait que faire pour se rendre utile : En toute chose, il s’applique du mieux qu’il peut, et cherche à se faire des amis dans son pays d’accueil pour s’y intégrer naturellement. La métropole est déjà bien loin, il est conquis par la Nouvelle-Calédonie
Au 19ème siècle, le français n’a que faire des autochtones : Ce qu’il veut, c’est qu’ils lui servent à quelque chose. Il n’a jamais de mots assez durs pour leur reprocher de ne pas lui avoir donné ce qu’il n’a pas encore. Il estime que les richesses et les honneurs doivent lui échoir en premier lieu, car il garde au fond de lui un secret mépris pour le peuple indigène.
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A la fin du 20ème siècle (et oui je recule d’un siècle en une ligne…), après deux ou trois générations, le calédonien n’a plus que le souvenir de sa patrie d’origine : “Mon grand-père était normand dit-il, ” ce qui explique mon nom. Mais je ne parle pas le patois de la bas et je n’ai jamais mis les pieds en France d’ailleurs. Mes parents ont gardé quelques coutumes de là-bas, quelques mots et quelques chansons aussi, mais c’est tout ce qu’il me reste de ce pays. Pourtant j’aimerais bien m’y rendre un jour pour contempler la terre de mes ancêtres”.
Au début du 20ème siècle, après de nombreuses années sur l’île, le français est plus vindicatif que jamais avec l’indigène : Maintenant qu’il connaît bien ses coutumes, pour les avoir non pas suivies, mais épiées, il sait lui reprocher ses points faibles pour l’assaillir sans cesse avec de nouvelles exigences, par lesquelles il entend bien recevoir de nouveaux avantages…
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ALORS OUI, je confirme que le voyageur français a bien changé en deux siècles… Il n’a plus la même mentalité et plus les mêmes ambitions. Il découvre juste toute la grandeur et la beauté de la France à l’échelle de la planète quand il vient en Nouvelle-Calédonie. Il y reste plus ou moins longtemps selon la réussite qu’il obtiendra même si le découragement l’atteindra toujours à un moment ou à un autre et je parle en connaissance de cause…
Alors cher peuple kanak et calédonien, soyez un minimum tolérant avec vos compatriotes quand ils arrivent sur votre île car jusqu’à preuve du contraire, je trouve le peuple français très accueillant avec ses ressortissants. Enfin, quand j’ai la chance de vous croiser dans les rues de métropole (et c’est déjà arrivé), je ne vous dis pas: “mais qu’est-ce que tu fou là, retourne donc dans ton Pays voyons…” au contraire, je suis heureux de vous voir !
A MÉDITER !
POST ARCHI NUL ECRIT PAR UN DESCENDANT DE ZOR QUI A HONTE DE SES ORIGINES…
http://www.paroles.net/casimir/paroles-l-ile-aux-enfants
o jour d’aujourd’hui la femme kanak se couvre de partout ou c possiblela blanche, elle … c tout juste si elle ne se masturbe pas sur le sable chaud et cotonneux des baies de nouméa le monde des manières a bien changé chez vous n’est ce pas ?disons que chacune s’est vachement bien adaptée à la culture de l’oootreainsi va le mande
” il y a encore beaucoup de métros qui prennent les kanaks de haut”
Ne vouliez vous pas plutôt dire calédoniens “blancs” que métros ?
D’autre part votre tendance à généraliser est pénible : il y a des gens ouverts et des cons dans tous les groupes humains. Quant à cette histoire de topless ???
Bien d’accord avec toi RazeCoco!