Quelque chose de pourri…

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Si les forces de police et de gendarmerie, comme la justice, jouent le jeu, il n’y aura pas que le nombre de morts sur la route qui en 2014, devraient augmenter sensiblement. En fin d’année, les statistiques de la délinquance, à supposer que les chiffres ne soient pas bidouillés, triturés, malaxés, devraient exploser. Il est clair que l’on est passé d’un « sentiment d’insécurité », absurde concept soutenu un temps par le haussaire Albert Dupuy et Éric Gay, à une vraie insécurité. Mais là n’est pas l’inquiétude.

C’est la nature de la délinquance qui pose problème, car elle est désormais sous-tendue par la violence. Les derniers évènements en date le prouvent qu’il s’agisse de l’incendie du lycée père Gueneau comme le massacre d’une ponette à l’Étrier. Mais la délinquance dite « de proximité » elle aussi est devenue plus violente… Cette délinquance est le fait de jeunes de plus en plus jeunes qui accompagnent leurs forfaits de connotations racistes et politiques.

La justice, dépouillée de son autorité et de ses moyens par des années de politique inaptes et insanes, a fait s’évaporer la contrainte de ses objectifs et de ses langages. On ne peut plus compter sur elle pour remettre un semblant d’ordre dans toute cette pagaille. Cette déliquescence dangereuse s’est inscrite dans cet air nauséabond du temps, qui veut que l’on ne soit ni coupable ni responsable. Tout le monde se dédouane, de l’école à la famille, de la police à la coutume… face à l’inconsistance des adultes, timorés ou impuissants à sanctionner, la jeunesse, pour peu qu’on la manipule ou la dirige, s’en donne à cœur joie.

Il y a ce qu’on lit dans le journal et tout ce qui demeure caché, mais les prétoires résonnent de tous ces faits et de ces récits dans lesquels transparait le venin du racisme et de la haine du blanc. La politique et la revendication d’indépendance sont devenues des prétextes pour voler et agresser, les voyous trouvent là à bon compte leur « légitimité ». Tout le monde en a pris conscience et certains commencent à lever un coin du voile. Le gouvernement vient de décider enfin de mettre sur les rails ce projet de Centre Éducatif Fermé dont on nous parle depuis au moins cinq ans. C’est une réponse intéressante, mais il faut aussi agir ailleurs. Cette dernière année, le jeu politique a voulu que le discours indépendantiste se radicalise, ou conduise à certaines actions aberrantes comme l’opération des radiations. Les urnes sur ces points ont rendu leur verdict, mais ces postures ont trouvé un écho dénaturé dans l’esprit d’une infime partie de la jeunesse, plus fragile et plus abandonnée, qui a cru que dès lors et sous couvert des plis de l’emblème FLNKS, tout lui était permis.

Peut-être est-il déjà trop tard pour agir et devons-nous considérer qu’il existe une génération perdue ? Toujours est-il qu’il est plus que temps qu’à tous les niveaux de notre société, nous modifions nos comportements et nos agissements. À quand des assises calédoniennes de la délinquance qui posent enfin, et de manière sincère, les vraies données du problème ? J’ai peur qu’il ne s’agisse là hélas, que d’un voeu pieu un souhait inutile.

Caton

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Observateur attentif de la société, Caton n'est dans ses analyses ni obtus ni extrémiste. Appartenant à une génération calédonienne qui en a vu d'autres, féru d'histoire, ce contributeur tranche au scalpel d'une plume acerbe et aiguisée nos idées reçues sur la vie politique locale. Adepte du Old School, Caton transmet au blog, depuis la fin de l'année 2012, par courrier postal une contribution portant sur un thème d'actualité qui est mise en ligne chaque semaine. Cité par Elisabeth Nouar, dans une de ses chroniques, Caton est l'un des "Sept salopards du net"