La fin de l’Accord de Nouméa approchant, il y a un contenu d’accord à respecter, à savoir consulter les habitants de ce pays par voie référendaire. On parle beaucoup de destin commun depuis quelques années mais le constat est là : le destin commun aujourd’hui est, il faut bien l’admettre, une coquille vide, un concept réduit à des discours, à sa simple signification idéaliste, notamment du fait qu’il a été encore plus affaibli par les agitations politiques et politico-criminelles de ces derniers temps; par « politico-criminelles » , je parle de Saint Louis et de tous ces actes d‘agressions violentes contre les citoyens bien évidemment. La fourberie est le levier de la gloire pour certains politiciens.
Malgré quelques artifices (hymne calédonien, etc) le destin commun reste aujourd’hui une coquille vide et bien fragile qui se nourrit ou plutôt qui s’empoisonne des agitations peu rassurantes des uns, de l‘incertitude, du flou, de la spéculation, des manœuvres politiques en tout genre et à tous les niveaux concernant l‘avenir du pays. Malgré un accord historique qui donne un cadre et une feuille de route, la population calédonienne ne s’est jamais autant sentie devant l’incertitude, devant la suspicion, la méfiance envers une bonne partie de sa classe politique. Méfiance légitimée de plus par de nombreuses affaires qui jettent encore plus le discrédit sur la moralité politique (ou la moralité tout cours) de ces messieurs-dames.
Je suis pour l’organisation d’un référendum (éclairé ? Pourquoi pas) d’autodétermination tel que prévu par les accords au plus tard en 2018, même bien avant s‘il le faut. Le destin commun, c’est d’abord fédérer une population calédonienne autour d’un accord à tenir et d’un accord tenu. Par le référendum, les électeurs de ce pays (dont le droit de vote est légitimé par une présence sur le Territoire depuis 1998) vont se réapproprier leur destin et cette consultation démocratique va recadrer les choses sur le plan politique. A l’intérieur même de ce projet calédonien, la population mélanésienne pourra elle aussi se réapproprier son pouvoir de s’exprimer par voie référendaire sur l’avenir de ce pays, sur son avenir, et ce en population affranchie, en dehors de tout positionnement de tel ou tel parti ou homme politique qui voudrait l’en priver…. tout en prétendant se battre pour sa liberté. Un comble !
De part l’idéologie indépendantiste, la population mélanésienne veut « se libérer » de quelque chose; qu’elle commence à se libérer de ses politiques qui veulent lui retirer son droit à la consultation referendaire. Si certains politiciens indépendantistes (parmi lesquels des représentants indignes) s’opposent à l’idée d’un référendum, on en a rien à faire; ce n’est pas à eux d’en décider, de priver les mélanésiens (et nous priver tous) d’un droit inscrit dans un accord politique. Ce serait priver la population de la liberté d’exprimer et faire savoir son choix, ce serait tuer dans l‘œuf la démocratie d‘un pays en devenir. Si messieurs untel ou untel ne veulent plus s’en tenir à l’accord, qu’ils restent dans leur coin à bouder, mais que l’Etat, lui, rende à la population de ce pays son droit acquis par cet accord dont il est signataire. La France, pays des droits de l’homme, des libertés, du droit de vote a un devoir légal et moral devant cette situation. Ne pas nous accorder notre référendum serait un déni de démocratie et cautionner les manoeuvres de certains turlupins.
Que la population mélanésienne rejoigne librement les autres composantes ethniques de ce pays dans une grande communion démocratique. Dans une Nouvelle-Calédonie dont la population est aujourd’hui plongée dans un flou qui ne peut plus durer — flou instrumentalisé par certains pour créer des tensions, le référendum sera, après les Accords de 1988 et 1998, un nouvel acte politique fondateur dans l‘Histoire de ce pays: il rassemblera toutes les ethnies et toutes les couleurs politiques. Les populations devront se tenir au verdict des urnes, quel qu‘il soit; c’est le sens de l’accord. Les signataires aussi. Ce sera un premier test grandeur nature pour le destin commun et pour la construction d’une société en devenir qui se veut être une société démocratique.
Le référendum (et peut-être un deuxième, plus tard) ne sera pas une fin en soi; il sera une photographie — nécessaire– à un moment donné de la population de ce pays et de ce qu’elle veut et ainsi mettre fin au flou des spéculations et surenchères malsaines. Il aura le mérite de clarifier les choses, tant au niveau local, national et international. Il offrira de nouvelles bases saines sur lesquelles pourront s’appuyer de manière légitime les choix à faire et autres éventuelles négociations à mener concernant l’avenir institutionnel de ce pays. Le verdict des urnes aura peut-être aussi le mérite de délégitimer les ardeurs nuisibles de certains turlupins… peut-être même les délégitimer tout court, et on se doute que c’est peut-être bien pour cela qu’ils n’en veulent pas. Aucune décision prise dans les cabinets parisiens avec des politiciens en qui la population de ce pays — et ce à juste titre– n’a plus confiance, ne peut avoir la légitimité, la sacralité d’un référendum.
Comme le disaient récemment des citoyens révoltés dans d’autres pays, « We are the 99% ». Rendez-nous notre pouvoir, notre liberté sur lesquels des usurpateurs tenteraient de faire main basse.
Mister Eric
Nous ne sommes pas un “pays”! Tout au plus une bande de privilégiés, noirs et blancs, qui ont la chance de vivre sur une île merveilleuse. Les uns sont arrivés avant les autres…. Mais sans les autres, les uns ne seraient encore que des petits groupes isolés, parlant des dialectes différents, et s’invitant au “repas”, à l’occasion, histoire de se manger ensemble… Vrai ou faux?On parle de coutume ou de Civilisation? pour la suite…
Mouton noir, je suis d’accord avec toi pour une bonne partie mais … je n’ai pas vu que Memory avait été raciste au contraire … ou alors je lis mal … je suis sincère … je ne comprends pas … il dit (en quelque sorte) que les uns sans les autres et les autres sans les uns ce n’est pas possible et il a tout à fait raison … et toi aussi d’ailleurs, est-ce une incompréhension ou me manque-t-il un bout de son texte ?
Les canaques n’ont pas demandé à être colonisés, comme vous dites, mais les malayo-polynésiens qui vivaient en calédonie avant l’arrivée des canaques n’ont pas demandés à être mangés non plus…
La vérité n’est pas toujours bonne à dire, surtout si le but est d’aller de l’avant. Mais ça n’empêche que ça reste la vérité. Le cannibalisme était monnaie courante, comme la colonisation. Et les deux ont été néfastes pour d’autres. Mais en effet inutile de comparer, de juger etc…
BONJOUR .
Oui, vivement cette consultation… Pour montrer à ceux qui croient que tous les mélanésiens sont indépendantistes qu’ils se trompent; définitivement. Un grand nombre d’entre eux ne veulent pas finir comme les vanuatais ! Ils sont très nombreux à vouloir vivre dans un pays moderne, équipé et sûr… Pas retourner se balader en bagayou dans la forêt…
+10 mister eric
Vers une révolution des casseroles?
Référendum 2017 : OUI à la paix; OUI à la Démocratie; OUI à un fonctionnement institutionnel basé sur les principes de la République 66% des suffrages exprimés !!Bravo aux électeurs, et maintenant tous au travail afin de concrétiser cette utopie (il y a du pain sur la planche!)
J’y crois pas ! le Président m’a entendu ! il m’a entendu moi, et pas Frogier !
Je suis d’accord avec cette analyse. Une remarque tout de même, il serait très important pour la légitimité de ce scrutin que la population ait la possibilité de “rejeter le referendum”, par le décompte effectif des votes blancs par exemple. En effet, on consultera selon des modalités décidées par d’autres (les politiques); le fait d’offrir la possibilité de refuser la question serait une réelle avancée démocratique, et permettrait de faire la part entre les abstentionnistes et les contestataires…
Permets moi de te rappeler que les règles que nous avons acceptées ont été changées à notre insu. Alors? allo quoi!!!
Concernant les sujets de sociétés, il est vrai que nous entendons que rarement nos élus en parler, sauf pendant les élections, là ils sont forts. Concernant l’indépendance je me pose toujours la question du pourquoi nous n’avons à l’heure actuelle aucun projet concret de société?
Je comprends; cependant ce serait le moyen de commencer à vraiment s’occuper de tout le reste, tous les sujets de société qui pour l’instant sont “écrasés” par le seul débat sur l’indépendance…
Ce que je crains avec ça, « nous ne souhaitons pas nous positionner sur ce referendum, décidé par d’autres que nous ». c’est justement qu’on prenne la décision à notre place.
Tu as raison Eric, sauf si la question du référendum est modifiée par nos chers gros malins appelés zélus. dans le genre ketchup ou mayo dans le hot dog indépendance… Mwarf !
La volonté des calédoniens on peut en avoir un aperçu avec les différentes élections passées. Le soucis c’est que certains craignent qu’en cas de non à l’indépendance d’autres en profitent pour mettre le pays à feu et à sang.
Et en cas de oui, on a un gage qu’ils ne le feront pas ? Car la tentation serait grande, pour certains.
Je partage totalement l’analyse de Mister eric. Le référendum, c’est la promesse faite aux Calédoniens, c’est la contrepartie des concessions qui ont été faites et qui nous amènent aujourd’hui aux “confins d’une autonomie que nous aurons déjà bien du mal à assumer. D’accord aussi sur l’intérêt de fdéclencher ce référendum rapidement. car la situation actuelle d’incertitude ne favorise pas le développement ; car les indépendantistes ne veulent rien négocier, y compris la clé de répartition qui contribue à la précarisation. La simple éventualité de “changer la question” du référendum est à vomir. Tout l’accord, tout simplement.