Tout ça pour ça – “cache-sexe”

M’étant fait crocher pour avoir publié deux billets sous mon identité (ici et là) alors que je n’en étais pas l’auteur, cette fois-ci je ne commettrai pas la même erreur. Nous avons bien affaire ici à un précieux contributeur un tantinet remonté après l’opposition et mes contributeurs comme vous le savez, ils sont si peu nombreux que j’aime les protéger. Ce troisième écrit est dans la lignée des deux premiers, je vous laisse donc apprécier le style en espérant qu’il trouvera des aficionados et des contradicteurs car il en faut pour alimenter les débats sur calédosphère…

Tout ça pour ça – “cache-sexe”

faut bien reconnaître que Calédonie Ensemble fait du bruit. Mais quelle sorte de bruit ? La Nouvelle-Calédonie politique, depuis Matignon, fonctionne comme une chorale. Chaque force politique y donne son ton ; chacun y participe, certes à sa manière, avec sa bonne volonté. S’il peut y avoir de ci de là une fausse note, c’est rattrapé par un ensemble volontaire. Or on se rend compte de l’apparition d’une cacophonie. Un petit nouveau, un caractère incertain, une scission issue d’une scission, vient donner de la voix continuellement à contretemps, non pas pour contribuer à un ensemble plus imposant, mais pour faire enfler les fausses notes, avec une volonté de casser le travail d’autant plus dérisoire que le collectif évidemment finit par couvrir ces velléités.

Dans le concert politique calédonien, Calédonie Ensemble est hors de toute critique constructive, c’est un petit grincheux qui n’a pas compris le sens de la communauté où il est. Ses débuts pouvaient faire illusion. Mais on se rend compte bien vite que Calédonie Ensemble ne fait qu’agiter des petits fanions avant de les jeter et d’en sortir d’autres. Ce qui compte pour ce parti c’est de pousser des cris, peu importe lesquels.

À propos de drapeaux, commençons effectivement par le commencement. On sait bien que lorsque le leader minimo de Calédonie Ensemble a pris connaissance de l’idée de Pierre Frogier, il a été ulcéré de ne pas l’avoir eue lui-même, tant il essayait de se présenter comme l’aile progressiste des loyalistes. Mais au lieu d’être beau joueur, il a fait une vraie crise… finalement, un caca nerveux. Il s’est alors improvisé chantre du drapeau commun, à la stupéfaction de ceux qui travaillaient depuis des années à cette recherche… qui devenait justement décalée !

Mais cette improvisation (du jour au lendemain Calédonie Ensemble a inventé « son » drapeau commun présenté aussitôt aux médias !) est aussitôt retombée, et Calédonie Ensemble ne ressort plus jamais son pauvre étendard : on nage dans la pure opportunité. C’était le cache-sexe de son tempérament vindicatif.

Vous souvenez vous de “la petite nation dans la grande” ? C’était osé, tout de même! Oser parler de nationalisme calédonien… c’était le cache-sexe de ceux qui ne craignent pas de favoriser le nationalisme indépendantiste, le seul qui soit logique ici… Mais ce n’est pas grave, on n’en parle plus, d’autant plus qu’on s’est rendu compte du contre sens des mots utilisés (confondant nation et patrie). Pousser des hurlements quand le président du congrès se rend à Fidji, après y avoir en son temps envoyé un membre du gouvernement ? Ça n’a pas d’importance.

Oppositions systématiques, discours frénétiques ? Cache-sexes. Plus on se sent dérisoire, plus on dramatise. Ce sont de petites “manœuvres électorales” comme dit le Conseil d’État, opérées en utilisant n’importe comment le vocabulaire du Général de Gaulle (!) : “putsch”… Ce sont les discours insensés mais réitérés prétendant forcer le président de la République à prononcer la dissolution des assemblées : on n’hésite pas à dire n’importe quoi, quitte à se tirer une balle dans le pied…

Pour Calédonie Ensemble, la stratégie est : je crie donc j’existe ; je hurle donc je suis ; qu’importe ma chanson, dès lors que je suis en scène. D’où l’opposition systématique, la victimisation, mais sans même une cohérence. Vanité de Narcisse.

D’habitude, quand le cache-sexe tombe, on peut avoir une grosse surprise ; avec Calédonie Ensemble, la feuille de vigne ne masque que le néant. Il est vrai qu’on peut parfois s’interroger : ces cris déguisent ils des intentions perverses ou ne dissimulent ils que le vide ? Vous me direz que le vide, dans ces conditions, est pervers… Mais la réponse découle de la vacuité du message, de l’inanité de la prétendue cause, laissée aussitôt de côté… pour resurgir par automatisme… Non : Calédonie Ensemble fait partie de ces intarissables qui n’ont rien à dire. Quand les clameurs se sont tues, ne reste que le vide sidéral du soi disant « projet politique ».

Quel cinéma ! Ils nous annoncent “Autant en emporte le vent” mais on se retrouve devant “Tout ça pour ça”…