Un nouveau soucis lié à un problème identitaire fait son apparition en plein centre ville de Nouméa, il s’agit du sujet des cases kanak installées non loin de Mwa ka sur le parking de la Baie de la Moselle à l’occasion de la fête de la citoyenneté. Alors qu’elles doivent être démontées dimanche 30 septembre, le Comité 150 ans demande leur maintien. Le gouvernement chercherait pour l’heure des solutions pour les mettre ailleurs mais si vous voulez mon avis, il va être difficile de démonter voir déplacer tout çà. Je vous propose d’ailleurs de retrouver l’intervention d’Henri Juni, vice-président du collectif « la tribu dans la ville » qui est l’invité de Michel Voisin dans la Matinale sur NC1. Il confirme que l’intention première de démonter ce « village » n’est pas à l’ordre du jour pour l’heure.
C’est donc encore comme je le soulignais plus haut un problème identitaire qui cristallise les débats et qui alimente les discussions. A quoi bon parler vie chère, gouvernance et avenir institutionnel par exemple, non non, après le drapeau c’est au tour des cases d’être au centre des débats, on ne parle que de çà ! Une bonne manière d’occuper l’esprit des calédoniens pendant que le temps qui continue d’avancer irrémédiablement nous emmène tout droit vers les échéances importantes qui nous pendent au nez sans avancées concrètes connues à ce jour…
Alors POUR ou CONTRE la tribu dans la Ville ? C’est un peu la question que je vous pose. Pour ma part je trouve qu’il y a du positif et du négatif dans cette idée. Elle n’est en tout cas pas pénalisante voir dégradante pour qui que se soit à ce que je sache. Ce n’est certainement pas la privation de 150 places de parking qui doit faire pencher la balance d’un coté ou de l’autre. Je comprends aussi la frustration des calédoniens anti-drapeau kanak qui se sentent une nouvelle fois trahis mais ne doivent-ils pas mettre un peu leur orgueil de coté sur « une affaire » aussi symbolique et complexe que celle-ci ? Pendant ce temps là, la pétition pour que les cases restent au sol compte pas moins de 16.000 signatures à ce jour, c’est donc avec un peu de poids que les défenseurs de cette idée vont se battre pour conserver cette « tribu dans la ville ».
Une chose est sure, ce village pourrait devenir un point de repère pour une jeunesse en perdition, il pourrait aussi être un point de repère pour les touristes en transit à Nouméa pour découvrir sans faire de nombreux kilomètres la culture Kanak. Mais bon, je comprends aussi d’un autre coté que la ville de Nouméa soit régie par des lois et qu’on ne peut tout laisser faire sans rien dire sinon ça deviendra un jour ou l’autre l’anarchie. Le sujet est complexe, certains y verront une nouvelle provocation, d’autres y verront une nouvelle manière d’exploiter le destin commun reste à savoir si cette affaire ne tournera pas au vinaigre si tout le monde reste campé sur ses positions… A suivre !
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