Les vœux de la veille

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Comme le Kodiak je sors d’une certaine léthargie, passé le cap du Nouvel An. Il faut dire qu’après Fréda (mais quand un haussaire saura-t-il gérer correctement une crise cyclonique ?), nous n’avons guère eu de choses à nous mettre sous la dent. Voilà pourquoi le farniente venu, je me suis dit, puisque c’est la période, qu’il convenait de présenter ses vœux…

Ici ou là, nous avons pu entendre les membres de la société civile et nos politiques, présenter leurs vœux de bonne et heureuse année 2013…

Que ceux qui n’ont rien entendu ni lu se rassurent, ils n’ont rien manqué, rien de transcendant n’a été formulé par quiconque et en la matière le régime de l’indigence semble s’être imposé à tous. Mais là, n’est pas la question… Pour cette année, que nous souhaiter ? Qu’espérer pour la Nouvelle-Calédonie ? Avec quelque hauteur, Pierre Frogier évoque les discussions sur l’avenir, d’autres un peu rabâcheurs comme Gomès nous ont parlé du destin commun, d’autres enfin sont restés à niveau de sol. Ainsi Cynthia Ligeard et Daniel Goa ont formulé des vœux insipides dans des discours qui, s’ils étaient improvisés étaient nuls et s’ils étaient préparés l’étaient bien davantage …

Mais les discussions sur l’avenir, le destin commun sont des notions qui en cette aube de 2013, ne semblent plus suffisantes aux Calédoniens dont l’exigence se limite à voir enfin leur quotidien modifié, s’arranger, s’améliorer et qui, telle sœur Anne, ne voient plus rien venir. Ils réclament en vain des assurances aux politiques, apparemment bien incapables hélas de le leur apporter ! Mais de quoi s’agit-il donc ? D’une fiscalité plus juste, de projets structurants, de prix maitrisés, d’une industrie compétente et pas seulement compétitive, d’un commerce aux marges humaines et strictes et non pas calculées pour changer le Cayenne, d’un BTP à sauver, de Vale qu’il ne faudra pas vendre, d’une Éducation nationale responsable autant pour les mentions TB que les déracinés du système, de routes plus sûres et de types moins bourrés… Toutes ces choses auxquelles on songe toute l’année en hochant la tête, la lippe dubitative et l’oeil désabusé, puisque l’on imagine, connaissant les hommes au pouvoir et leur manque de courage, que rien ne changera…

Parodiant Ray Ventura, Pierre Frogier dans ses vœux radiophoniques nous a posé une question : qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ? Exprimée ainsi, dans le contexte calédonien et par un politique que l’on connaît tous bien, la question pourrait paraitre ridicule… Ce qui n’empêche pas que l’on se la pose en effet et que chacun d’entre nous apporte sa pierre à l’édifice.

Bonne année…

CATON

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Observateur attentif de la société, Caton n'est dans ses analyses ni obtus ni extrémiste. Appartenant à une génération calédonienne qui en a vu d'autres, féru d'histoire, ce contributeur tranche au scalpel d'une plume acerbe et aiguisée nos idées reçues sur la vie politique locale. Adepte du Old School, Caton transmet au blog, depuis la fin de l'année 2012, par courrier postal une contribution portant sur un thème d'actualité qui est mise en ligne chaque semaine. Cité par Elisabeth Nouar, dans une de ses chroniques, Caton est l'un des "Sept salopards du net"
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Diogene

J’aime bien ce qu’écrit Caton:”…les discussions sur l’avenir, le destin commun sont des notions qui en cette aube de 2013, ne semblent plus suffisantes aux Calédoniens dont l’exigence se limite à voir enfin leur quotidien modifié, s’arranger, s’améliorer…”
Et je trouve que ce genre de propos revient de plus en plus souvent dans ce blog. Il faudrait faire comme Cicéron qui concluait tous ses discours par la formule célèbre “Delenda est Carthago” (il faut détruire Carthage) et la copier-coller à la fin de chacun de nos billets…Peut-être, qu’à force…

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