A propos du reportage consacré aux accidents de la route en Nouvelle-Calédonie

Source Autonews (LAURENT LEPSCH): Ce mercredi soir, lors du JT de France2 présenté par David Pujadas, les téléspectateurs dont j’étais, ont pu voir un reportage de quelques minutes consacré aux accidents de la route en Nouvelle-Calédonie.

Dans cet archipel d’Océanie, commence la voix off de la journaliste, « on a 4 fois plus de chances de mourir dans un accident de voiture qu’en métropole. » De chances, donc.

Et le sujet de nous apprendre ensuite que cette accidentologie extraordinaire serait d’abord le fruit d’une conduite sous l’emprise de l’alcool (responsable de 77% des accidents de la route), mais aussi de comportements à risques répétés, presque naturels, (conduite sans permis de conduire, ni assurance et à bord « d’épaves »…).

Mieux, la journaliste nous informe que la répression des forces de l’ordre françaises, ne peut y être aussi forte que sur le reste du territoire, puisque au contraire de la métropole, le permis à points n’existe pas en Nouvelle-Calédonie, au même titre que le contrôle technique obligatoire des véhicules (sauf en cas de revente).

Bon sang ! l’automobiliste qui roule en Nouvelle-Calédonie serait-il alors un voyou sans foi ni loi, généreusement porté sur la dive bouteille et génétiquement programmé pour y risquer sa vie à chaque fois qu’il prend le volant ?

Le reportage ne va pas aussi loin, se contentant de quelques images racoleuses et d’une trame dont l’angle laisse pantois. Les responsabilités des pouvoirs publics ? Pas un mot ! Les campagnes de sécurité et de prévention routière – dont on connaît l’efficacité auprès des usagers de la route, en particulier auprès des plus jeunes – y sont pourtant quasi inexistantes dans ce territoire de 250 000 habitants.

Et lorsqu’une campagne d’information routière se déroule enfin dans l’archipel, les indispensables relais sur le terrain par les différents acteurs y sont rarissimes : c’est donc à tout coup un quasi coup d’épée dans l’eau. Quant aux auto-écoles, leur nombre est ridiculement bas, notamment au nord de l’archipel.

Au final, ce reportage mal orienté, s’il donne les véritables statistiques en la matière ne pointe de nouveau que ce qu’il croit être les causes qui ne sont en vérité que des effets. Ceux d’une politique en matière de prévention routière en Nouvelle-Calédonie, catastrophique.