Le 19 septembre 2012, le groupe Vale a annoncé sa stratégie mondiale dans un document de 111 pages présenté à ses actionnaires et au public. Dans ce document, 1 (une) page parlait de la division ‘Métaux de Base’ à laquelle appartient la branche nickel du géant. On pouvait y lire entre autres que si le ‘ramp-up’ de Goro avait bien commencé, le groupe ne ferait plus aucun investissement dans le nickel, que la branche métaux de base devait devenir autonome financièrement après avoir perdu trop d’argent et que les actifs de la division qui continueraient à perdre de l’argent seraient vendus.
Le 17 octobre 2012, Peter Poppinga, directeur de toute la branche ‘Métaux de base’ de Vale après avoir dirigé Goro Nickel en Nouvelle Calédonie, envoyait un mail à tous les employés de Goro pour leur expliquer cette stratégie. Cette communication était suivie une semaine plus tard d’un message de Stuart Mc Naughton, directeur général de Vale NC, plus précis encore. Il expliquait qu’en 2013 la division métaux de base du groupe devait retrouver l’équilibre, et qu’en 2014 l’objectif était que chaque division, dont Goro Nickel, redevienne profitable.
Tout cela est on ne peut plus clair. L’usine du sud est en sursis. Elle a dû faire face à des difficultés énormes, imprévisibles et mal maîtrisées. De l’acide a fui dans l’environnement et a causé des dommages importants. Les coutumiers du sud se sont farouchement opposés à son implantation, bloquant des développements pour des raisons coutumières. Des hommes politiques ont débarqué sur le site en hurlant que l’industriel était irresponsable et que ça n’allait pas se passer comme ça, et lui ont collé une taxe qui n’avait jamais été prévue au programme, dans le but de financer la gabegie provinciale. Les associations environnementales lui ont fait procès sur procès pour faire payer le monstre pollueur. Du fait de difficultés techniques énormes, la construction a pris des années de retard. Le 10 mai 2012, le groupe avait même dû publier un communiqué de presse mondial, mis en ligne sur son propre site web, intitulé « Vale annonce un cas de force majeure à Vale Nouvelle Calédonie », indiquant qu’un client n’avait pas pu être livré du fait d’une défaillance de l’usine d’acide.
Et malgré tout cela, des années plus tard, l’industriel est toujours là et fait venir directement dans un gigantesque Antonov, en urgence et donc à grand frais, des pièces colossales pour tenter de faire fonctionner l’usine (LNC du 27 avril 2013).
En mai et en juin dernier le bateau assurant la liaison entre Nouméa et le site a été bloqué par des employés protestant contre le changement de rythme de travail et la démobilisation, empêchant la prise de poste des employés non-grévistes. Pendant le conflit sur la vie chère, toute l’usine a dû être fermée pour des raisons de sécurité alors qu’elle aurait très bien pu tourner. Comme si tout cela ne suffisait pas, on lit à nouveau dans les Nouvelles de ce 25 juillet que le site, tout le site, a encore été bloqué par des gens qui ont même barré les routes avec des conteneurs pour obtenir … on ne sait pas vraiment : des contrats, apparemment. Toute l’usine a dû être arrêtée pendant deux jours, et il va falloir des jours pour la redémarrer. Mais bon sang est-ce que les gens s’imaginent qu’une usine de nickel c’est comme un propulseur ou une tondeuse : un coup de starter et on tire fort sur la ficelle pour que ça reparte ?
Et malgré tout cela, l’industriel est toujours là et verse un milliard de francs en salaires chaque mois à des calédoniens.
Je crois que les préoccupations environnementales sont légitimes. Je crois que les préoccupations sociales et celles relatives à la sécurité le sont tout autant, surtout sur un site aussi dangereux. Mais je crois que les politiques et les syndicalistes sont en train de casser leur jouet.
Je souhaite que cette usine fonctionne, fasse travailler de nombreux calédoniens en toute sécurité, les forme et aide le pays à se préparer un avenir meilleur, et je souhaite qu’elle soit contrôlée efficacement sur le plan environnemental. Mais si elle venait à être fermée définitivement, j’engage les calédoniens à se retourner vers les politiques et les syndicalistes et à leur poser une question simple : qu’avez-vous fait pour que ça n’arrive pas ?
Mais s’ils doivent fermer cette putain d’usine qu’ils la ferme, personne ne doit culpabiliser. les enfants du pays ! ce pays est à nous et ça ils ne nous l’enlèveront jamais. Avec ou sans Vale ou autre multinationale c’est dans la dignité que continuerons à vivre et mourir dans notre pays qu’il soit riche ou pauvre
Surtout mourir, avec ce genre de discours. Et on ne meurt pas dans la dignité lorsqu’on est responsable de sa propre décrépitude.
Je me souviens de ceux qui me traitaient de con quand j’ai dit que cette usine ne serait jamais rentable, et qu’elle fermerait en laissant un chancre de plus dans le grand Sud…
J’y connaissait rien, ces gens ne pouvaient pas être assez cons pour investir dans ce procédé…
Moi j’avais comparé çà aux “avions renifleurs”…
ô Clark grand sage, lui, il savait.
Y’a pas quelqu’un qu’aurait vu passer une annonce de vente de domaines pour des VAB NBC de réforme? ça fait pas loin de 10 ans que j’en parle: ça se précise…. Je vais pouvoir lancer ma petite activité de tourisme Seveso a la mode Tchernobyl… Si Fredy me lit… “Qu’est-ce que javais dit?” … “Misèèèèère! misèèèère! c’est contre les pauvres gens, que tu t’acharnes obstinément!”
@Clark
Fredy a subi le même sort que du temps du Lafleurisme .. il ne pourra donc pas te répondre.. je remarque seulement que le Vale dit une chose internationalement admise en mode capitaliste ;toute activité doit être rentable sinon elle doit disparaitre
le pb aujourd’hui est que le prix du nickel est plus de 3 fois moins cher qu’il y a quelques années .. forcément ça craint et pas sûr si la chine continue d’éternuer que la vénérable SLN mette son activité au ralenti…
Christophe Colomb s’adressant aux indiens caraïbes d’Hispanola :
” Bande de sauvages, j’vous préviens que
si vous ne nous donnez pas votre or
si vous ne voulez pas devenir nos esclaves,
et bîn nous, on remonte illico dans nos caravelle
et on se tire sans vous convertir à la vraie religion !
Non mais… bande de mécréants !…”
(C’était en 1492 avant VALE GORO !)
L’idée serait de laisser les mines travailler mais surtout, a l’aube des derniers transferts, que tous l’esprits politiques se réunissent pour proposer un avenir cohérent aux calédoniens et aux investisseurs. Pour moi, partons tous sur un pact trentenaire ou plus… Laissons le temps au pays de s’émanciper lentement.
Nous sommes une “nation” en devenir, fsons le correctement, ne balcon rien et ne crachons sur rien. On nous donne les compétences et l’argent qui va avec…. Que demander de plus !
In your dreams !…
Tant mieux si ça ferme, cette $a£op€ri€ d’usine est maudite depuis le départ.
Par contre ce qui m’inquiete, c’est que si Vale part, dans les années à venir l’usine risque d’etre rachetée par un groupe encore moins scrupuleux (si si y’en a), qui polluera encore plus et mettra des mercenaires (pardon des contractuels de la sécurité) pour defendre le site et réprimer les greves, les manifs et les associations environnementales…
On sait ce qu’on perd mais pas ce qu’on risque d’avoir à la place.
Sur le site d’Alter Echos du 3 février 2012 on pouvait lire: “L’entreprise minière brésilienne Vale vient d’être désignée comme la pire société de la planète suite à la consultation des Public Eye Awards, connu comme le « Nobel » de la honte pour les entreprises privées.” Donc on risque pas trop de trouver pire…
Voir notre environnement et notre richesse minière dans les mains d’une société brésilienne, c’est désolant.
Mais bon, y a sans doute pire… à venir ?
Merci pour ces infos !
Mais on connait cette liturgie, et on déjà a vécu sans Goro…
(Si GORO ferme, que l’endroit soit aussi propre qu’avant…)