MPC : l’autre RUMP

Indéniablement, Gaël Yanno a réussi son opération. Du monde, de beaux discours, des jeunes, des vieux, une chouette ambiance… De toute évidence, cette part de la droite calédonienne se sentait plus à l’aise samedi salle Vénézia, qu’au dernier congrès du RUMP à Bourail en avril dernier.

Le parallèle s’impose en effet parce que le problème de Gaël Yanno, Sonia Backes et du MPC dans son intégralité, tient au fait que leur filiation avec le RUMP est trop forte et profonde pour que le cordon ombilical soit complètement coupé. Il reste sur le fond quelques réminiscences ! Prenons cette solution fédérée dont Yanno nous parle. Il ne l’a pas sortie de son chapeau ! Elle est issue directement de la réflexion et des propositions de ces grands anciens du RPCR puis du RUMP mâtinés SÉPIA et fumeurs de cigares, que sont Pierre Bretegnier et Pierre Maresca.

Le marketing MPC, issu en droite ligne de l’UMP copéiste, aura été assez réussi convenons-en, mais pas suffisamment novateur pour nous faire oublier que le MPC est un succédané ! Le MPC, c’est ce que le RUMP aurait pu faire et dire s’il n’avait été aux mains d’une camarilla d’ambitieux aveugles, sourds et inconscients.

On comprend bien dès lors, que politiquement et quoi que ses concepteurs en disent, le MPC va demeurer l’obligé du RUMP. Il ne pourra s’exonérer de rien : ni des drapeaux, ni de Wamytan au congrès, ni de la coalition, ni du bilan municipal, ni de ceux de la province Sud ou du gouvernement.
Posons-nous les bonnes questions : quelle est la part politique originale, novatrice et différente du MPC dans ce qui se passe aujourd’hui ? Où sont leurs prises de positions personnelles, leurs oppositions ? Par son action obstinée, Backes participe aux égarements du gouvernement, il en est de même pour Yanno à la tête d’une mairie de Nouméa en déliquescence ou pour Brial englué à la province Sud.
Leur fronde contre Frogier et le RUMP ne les a pas conduits à la révolution. Les responsables du MPC avalisent toujours tout de ce que décide la coalition aux affaires, sans jamais rechigner, contester, s’opposer ni se plaindre ! MPC-RUMP : blanc-bonnet et bonnet-blanc !

Le MPC séduit cette petite bourgeoisie nouméenne intègre, conservatrice et timorée. Celle qui n’a guère envie que les choses changent sinon à la marge, et qui trouve que Frogier nous conduit à l’abîme. Cette petite droite toute excitée et effrayée par son audace d’avoir rompu les liens avec le Rump, sans voir ni comprendre qu’elle en endosse les bilans, en assume l’héritage et en habite la coquille.

Le MPC va revêtir les oripeaux de ce Rump moribond qui bouge encore un peu. Mais il ne faut pas nous méprendre sur la marchandise. Les faits ont la vie dure. Ils nous rappellent que les chefs du MPC ont approuvé et hissé les deux drapeaux et qu’il n’auraient pas mené cette sorte de rébellion contre Frogier si Yanno avait été réélu en juin 2012 ! Deux tares originelles dont Yanno, Backes et le MPC ne pourront jamais se défaire et qui pèseront lourd dans la campagne !

Caton