Il y avait si peu de monde à l’enterrement de Dick ! À peine plus que pour l’adieu à Lafleur. Une sorte de seconde mort… Eux que l’on a tant admirés lorsqu’ils étaient vivants, parce qu’ils avaient tant fait… Des pelletées de terre sur notre Histoire.
Nous n’étions donc que quelques centaines pour le dernier hommage. Cela provoque du vague à l’âme, et cette pointe un peu amère de nostalgie me fait songer que cet oubli doit cacher quelque chose, non ?
Ceux qui ont connu les Évènements sont désormais de vieilles personnes que l’on écoute distraitement, et à qui on laisse poliment la parole au moment du dessert dans les repas de famille lorsque le vin ayant été généreux, on en vient à parler d’autrefois. Sans qu’on les écoute vraiment, les rares qui ont réellement vécu les violences et la mort évoquent alors Lafleur, Ukeiwé, Tjibaou, Yeiwéné, Jorédié, Nénou, Wetta, avec dans la voix l’impalpable émotion de ne s’en être pas trop mal sortis, et parfois la fierté d’avoir suivi ces hommes et agi sincèrement selon leurs convictions.
Mais ça, c’est le passé… Et personne à l’évidence ne semble désireux ni enclin de vouloir s’y référer.
À la vérité, les Calédoniens d’aujourd’hui jouissent confortables de ces années de paix que l’action de ces hommes, parfois leur sacrifice, leur a octroyées. Engoncés dans leurs égoïsmes et leur frilosité, les Calédoniens s’appliquent à occulter ce qu’ils leur doivent, avec le souci retors du débiteur de ne jamais s’acquitter de sa dette.
Ils ont tort, car l’oubli n’est pas bon conseiller et il n’y a pas d’avenir pour les peuples sans Histoire ni mémoire. Or certains politiques, et je tiens Pierre Frogier pour l’un d’eux, portent la responsabilité de cette amnésie collective et coupable, parce qu’ils remettent en cause les accords en les détricotant, bouleversent les équilibres par des décisions à la portée mal mesurée comme les drapeaux, ou lancent inconsidérément des mots d’ordre idiots comme la purge de l’indépendance…
Tout ce que ces petits marquis de la politique ont fait et décidé ces derniers temps, a escamoté le souvenir des anciens dirigeants, les a éradiqué des mémoires, les a poussé dans les limbes de l’histoire comme s’ils n’avaient jamais existé. Exit Dick, Lafleur, Tjibaou et les autres, si ce n’est au travers de quelques mentions trop brèves dans les livres d’histoire du programme scolaire calédonien !
Ça fait maigre et je ne m’en contente pas, mais cela explique pourquoi hélas en ces tristes jours, nous étions si peu rassemblés autour de leurs glorieux cercueils …
Caton
“La violence de 84, la réconciliation de 88, l’appel au destin commun de 98. Tout ça pour ça, a-t-on envie de dire !” Victor…..lequel ???
Tout ça pour ça …tu manques pas d’air,toi ! Mon garçon,apprend l’histoire depuis Jules César et comprend….
Amen !
Ces 2 décès regrettables et très proches dans le temps doivent rappeler à certains le poids des responsabilités qui pèsent sur leurs épaules ! Messieurs, mettez vous au travail et arrêtez vos gamineries afin que la NC poursuive sa construction dans la paix !
je partage le même sentiment, c’est très regrettable. Ce sont des figures historiques qui doivent faire partie du programme d’histoire dans l’enseignement, pour inculquer des valeurs morales, de justice, d’intégrité à notre jeunesse en perdition, afin de comparer l’envergure de la situation actuelle au niveau politique, et celle de la trempe d’hommes désintéressés et animé du sens du devoir, et de l’intérêt du peuple calédonien au delà du leur merci à Eux et Caton