Gaby le magnifique

Il y a peu et dans une déclaration solennelle à la Cahuzac, Virginie Ruffenach et son joli minois nous annonçaient que le Rump était le parti dans lequel on avait « un respect des anciens » !
Jean Lèques vient de s’en apercevoir. Brutalement.

Dans une manœuvre abracadabrantesque aussi incongrue que stupide dont il a le brevet, le Rump vient de renvoyer le maire de Nouméa à sa chère étude. Quel panache ! Quelle allure ! Quelle gloire ! Jean Leques, dont on peut certes penser politiquement tout le mal que l’on veut, ne méritait pas un tel traitement. Et le voilà blessé, touché, abattu. Que ne s’est-il pas montré plus prudent, maître Leques pour qui l’abandon de Jacques Lafleur par Frogier et les siens, aurait dû être un exemple, une alerte ! Voilà le maire aux orties. Au Rump croyez-moi, on a l’art de rappeler qu’il n’y a pas loin du Capitole à la roche Tarpéienne…

Mais au moins Jean Lèques n’a pas besoin d’Agatha Christie pour connaitre les noms de ses meurtriers. À commencer donc par Gaby, celui des barons du RPCR à l’échine la plus souple, prêt à tout accepter pour obtenir de Lafleur tel un Marly, une place sur la liste. Il fallait bien manger et chanteur-guitariste ma pauvre Lucette, ça n’était pas un métier ! Gaby, trente ans de politique aux résultats incertains, créateur de livres politiques pour enfants et dont le Rump à bout d’arguments cherche des qualités jusqu’à le présenter comme l’égrégore de presque toutes les ethnies de Nouvelle-Calédonie… Comme si cela suffisait pour faire de Gaby le maire dont la ville a besoin!

Mais dans cette Saint-Barthélemy politique dont Jean Lèques fut Coligny, Yanno est aussi un des teneurs de dagues ! N’absolvons pas le président du MPC, ce serait trop facile. Il fut même le premier et depuis bien longtemps à œuvrer pour occire Fifils. Jean Lèques sans doute n’avait rien vu venir ou peut-être,parce que le pouvoir fini par aveugler, n’a-t-il pas pris suffisamment garde aux ambitions parricides de son 1er adjoint.

Gaël et Gaby, nos deux G, unis par le même appétit et la même forte envie de devenir Calife, ont donc scié la branche et Jean Lèques est tombé. Mais ce qui les rassemble, comme une signature ou un poinçon, c’est cette façon de faire et d’être qui autorise tous les gestes politiques même les moins ragoutants. Le passé nous montre qu’il est dans la culture du Rump et de son avatar MPC, de coacher les transitions de manière conflictuelle et assassine, dans une sorte de rite politique initiatique par laquelle on devient un homme politique.
À Cali ou Juarez, on n’entre dans certains gangs qu’après avoir tué. Et à Nouméa ?

Caton