Qui va payer la note ?

Le professeur Chauchat va perdre. Pour une histoire de bordereaux mal remplis. La Cour de cassation devrait rejeter en bloc les demandes de radiation des listes électorales formulées par le FLNKS, au motif que les formulaires « ne contiennent l’énoncé d’aucun moyen de cassation ». Touché dans son orgueil et fulminant de rage, Mathias Chauchat s’en est pris au greffe du tribunal de Nouméa, lui valant par voie de communiqué une réponse cinglante des syndicats lui rappelant que quand on n’est pas bon, on fait attention !

Il y a donc une justice. Et même si le FLNKS, toujours conseillé par Chauchat, évoque la possibilité de traîner l’affaire devant la Cour européenne des droits de l’homme, la Cour de cassation a administré à notre professeur de droit public, un kakoun magistral qui en réjouit plus d’un.

Car il faut quand même rappeler que pendant des semaines et des mois, Mathias Chauchat a terrorisé la Nouvelle-Calédonie ! Ce parangon de justicier a fait peser sur la tête de 6 720 Calédoniens, la menace d’être exclus de notre corpus social, de les priver de leur qualité de citoyen en leur reprenant ce droit fondamental qu’est celui de pouvoir voter. Je pense aux affres dans lesquelles Chauchat a plongé ces gens, la honte qu’ils ont pu ressentir et le désarroi qui a été le leur pendant tous ces longs mois. D’autant que ceux qui connaissent notre bon professeur savent bien que son moteur n’aura sans doute jamais été qu’un ressentiment profond, celui de n’être pas considéré à son juste titre. Cette même aigreur qui l’a fait devenir aujourd’hui, un indépendantiste.

Les avanies qu’ont provoqué chez certains cette malheureuse affaire, devraient pouvoir conduire les 6 720 à réclamer des comptes et qu’on leur rende leur honneur bafoué. Mais il en est des radiations comme de l’affaire d’Outreau que les errements d’un seul peuvent demeurer impunis. Mathias Chauchat dort toujours tranquille. Et ce n’est pas à lui que le FLNKS, délesté de quelques millions, viendra réclamer de régler l’addition. On se doute cependant qu’à l’avenir, les médias prendront plus de précautions à faire appel aux lumières de Chauchat pour commenter l’actualité sur les plateaux télé ou aux micros radio !

Néanmoins, la morgue détermination de Mathias Chauchat à vouloir faire rendre gorge aux 6 720 aura fait peser sur la Nouvelle-Calédonie, un climat détestable qui a pollué les campagnes électorales et compromis l’idée que l’on pouvait se faire du destin commun. En cela, le prof porte une lourde responsabilité dont il ne faudra rien oublier, car la Calédonie est ainsi faite que l’on ne peut prendre le risque de la fragiliser davantage. Or Chauchat a joué avec ce feu…

Terminons par un sourire : si j’étais l’un des étudiants de l’UNC à qui Chauchat professe, je lui demanderais de commencer l’année par un premier cours sur le thème : comment bien remplir un formulaire…

Caton