Au vu des informations dont EPLP dispose à ce jour, il nous a semblé urgent de produire ce manuel à l’usage des industriels cancres. Avant l’ « incident » :

Règle n°1 : Priorisez les indicateurs de performance financiers pour définir la stratégie d’une usine Seveso. Les autres indicateurs tels que le taux d’accident du travail sont secondaires pour la production.

Règle n°2 : Parlez-en beaucoup et à tous mais travaillez sans éthique. C’est bien connu, l’éthique empêche d’avancer et de générer des bons résultats.

Règle n°3 : Limitez vos prévisions de production et votre vision managériale à 3 mois. Une approche à trop long-terme relève de la nécromancie.

Règle n°4 : Privilégiez un unique but pour l’ensemble des employés, quels que soient leurs services : la production de l’usine. Faites leur comprendre que tout doit être mis en œuvre pour permettre la tenue des objectifs fixés en termes de tonnages à produire. Chaque service doit donc être intéressé sur la base de cet unique critère, le Graal en quelque sorte.

Règle n°5 : Placez les services opérationnels sur un piédestal. Ne donnez aucun pouvoir de décision aux services annexes tels que l’environnement, la sécurité, les ressources humaines ou le contrôle de gestion… Cela n’est que perte de temps, ces services étant des centres de coûts qui n’apportent rien à l’usine. Faites-leur bien comprendre leur rôle exclusif de support au service de la production.

Règle n°6 : Empêchez les services annexes de faire leur travail si cela perturbe la production. Rien ne doit entamer les chances d’atteindre les objectifs de production exigés par les actionnaires.

Règle n°7 : Isolez les éléments perturbateurs qui utiliseraient leur esprit critique pour alerter la direction sur des défaillances. Il faut les faire taire et leur préférer les Moutons de Panurge. Le recours au licenciement peut et doit être envisagé.

Règle n°8 : Choisissez un Directeur Général uniquement sur la base de critères de connaissances juridiques et financières. Les qualités techniques et managériales, la capacité à avoir une approche globale ou encore la maîtrise des spécificités du territoire où est implantée l’usine, ne sont que marginales dans les compétences d’un Directeur Général.

Règle n°9 : Pratiquez le népotisme dans le management en plaçant vos alliés aux postes clefs. Vous ne serez ainsi jamais contredit dans vos décisions ce qui assoira votre autorité.

Règle n°10 : Définissez une hiérarchie avec un petit groupe de Happy Few qui dirige l’ensemble de l’usine. Il est important de limiter le nombre de cadres. D’ailleurs pour donner le statut de demi-dieux aux directeurs, il ne faut aucun responsable intermédiaire entre eux et les petites mains.

Règle n°11 : Ne tenez pas compte des remontées d’informations qui viennent du terrain. Préférez- leur les brillantes analyses proposées par les directeurs qui ne voient pas ou peu, le terrain.

Règle n°12 : Ne vous remettez jamais en question parce que ce serait un aveu de faiblesse et vous n’êtes pas faible ! Un chef est forcément fort. Faites vôtre ce slogan : le changement ce n’est pas maintenant. En effet changer constitue une perte de temps.
Convainquez-vous que l’organisation en place est la plus adéquate possible malgré quelques petits « incidents » que vous n’aurez aucune difficulté à nier ; au pire vous les minimiserez.

Règle n°13 : Concevez un système de gestion des Ressources Humaines inutile. La clef de la réussite réside dans l’aptitude à faire croire aux employés que leur progression de carrière est au cœur des préoccupations de l’entreprise. Au final, ils stagneront à leur poste et s’en contenteront bien tant qu’ils reçoivent une prime décente.

Règle n°14 : Ne vous embêtez pas à former vos collaborateurs. C’est une perte d’argent et de temps pour des personnes qui sont censées être parfaitement compétentes pour leur poste. Sinon à quoi servirait la formation initiale?

A partir de ces 14 règles, c’est déjà bien, vous avez créé une usine avec un processus fiable pour produire … des « incidents ». Après l’ « incident » :

Règle n°15 : Désignez le plus rapidement possible un ou plusieurs boucs émissaires. Pour information, moins la personne est gradée, plus facilement elle endossera toute la responsabilité de l’incident car elle n’aura pas les moyens de se défendre.

Règle n°16 : Envoyez vos propres équipes pour mener une enquête sur place, cela vous permet de garder la main mise sur les conclusions de l’enquête. Prenez bien soin de renvoyer chez elles les personnes susceptibles de témoigner en votre défaveur.

Règle n°17 : Arrêtez-vous à ce qui semble évident dans l’enquête. Pousser les raisonnements trop loin donne mal aux cheveux.

Règle n°18 : Lors de sa relecture, corrigez les passages du rapport d’enquête qui pourraient pointer du doigt des défaillances lourdes dans le fonctionnement de l’usine. Il est impératif de filtrer l’information qui va parvenir aux personnes extérieures.

Règle n°19 : Préparez un autre rapport que vous ferez passer pour le vrai rapport d’enquête et qui sera présenté publiquement sur une dizaine de pages dont 8 exclusivement avec des « images ». Il ne faut donner que le strict minimum d’informations au public et aux parties prenantes. En effet le risque est de perdre les gens et de leur embrouiller le cerveau avec trop de données.

Règle n°20 : N’axez surtout pas la communication sur les causes de l’incident. Faites plutôt des annonces chiffrées de budget alloué pour des causes nobles telles que la protection de l’environnement et le soutien aux communautés par exemple. Cela permet d’occulter le sujet qui fâche et de soigner l’image de l’usine dans les médias.

Règle n°21 : Brouillez les pistes en détournant l’attention des politiques et de l’opinion publique. Par exemple il est possible d’organiser des comités de désinformation ou encore d’épiloguer plusieurs heures sur la venue d’une mission d’enquête INERIS qui porte en réalité sur un autre sujet.

Règle n°22 : Organisez une petite trentaine de réunions/comités/colloques/sommets pour présenter de grandes décisions stratégiques prises suite au « petit incident ». Naturellement les points de développement décrits lors de ces rencontres ne seront que des redites d’autres réunions tenues quelques mois ou années auparavant alors qu’un autre « petit incident » avait eu lieu.

Règle n°23 : Ne tardez pas à vous lancer dans des semblants d’actions correctrices sur lesquelles une communication intarissable sera faite. Cela aura l’avantage de faire croire que vous êtes proactif, voire l’industriel providentiel…

Règle n°24 : Utilisez l’incident et ses conséquences pour apitoyer ceux qui pourraient vous demander des comptes comme les autorités ou les syndicats par exemple. En effet vous pouvez leur faire part des difficultés financières rencontrées à la suite de l’incident et en profiter pour leur recommander de serrer les coudes et remonter les manches dans une situation évidemment déjà terriblement difficile.
Cela exige des qualités d’acteurs dignes des Oscars mais n’ayez crainte puisque vous avez déjà prouvé que vous aviez ce talent.

Règle n°25 : Entourez-vous de bons avocats pour tenter de passer l’étape judiciaire. Cette dernière est la plus incertaine compte tenu de votre passé mais le plus gros est derrière vous.

Avertissement : Ce manuel à l’usage des industriels cancres est une invention complète de l’esprit chagrin de quelques citoyens environnementalistes. Toute ressemblance avec les pratiques d’un industriel de la place ne serait que pure coïncidence.

Pour EPLP, la Présidente,
Martine Cornaille

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JEANNIN dit TRESAR

Bien joué…. JOLI !!!!!  Vous avez bien cerné le machiavélisme des multinationales présentes sur le kaillou qui détruisent pour un max de profits sans s’occuper de la préservation de la NATURE et se soucient en aucune manière des pollutions induites par leurs activités.A quand une BRIGADE ENVIRONNEMENTALE INDUSTRIELLE chargée en indépendance totale de vérifier que les directives environnementales internationales ( notamment directives SEVEZO plus contraignantes)  sont respectées par TOUTES les multinationales présentes sur le kaillou ?????

Lulu
EPLP mène un combat juste parce que les générations futures ne devraient pas hériter de nos errances écologiques ni économiques. Le seul bémol en ce qui me concerne est que cette association a des oeillères inadmissibles, d’abord elle est inféodée à CE, elle n’est donc pas indépendante, ensuite elle ne s’attaque en effet qu’à certaines usines, l’usine du nord étant exempte de tout soupçon ce qui est étonnant, enfin il y a un combat très simple à mener que cette association occulte sciemment la pollution des mangroves par les squats…mais ça c’est politiquement incorrect pour EPLP et CE! Que pense… Read more »
Martine cornaille

Désolée de devoir vous contredire Lulu… EPLP n’est inféodé à personne. Pour votre bonne information, sachez que nous venons de gagner deux procédures contre la province nord en CAA de Paris. D’autre part, lisez attentivement LNC dans les jours qui viennent. Nul doute que vous réviserez votre jugement ensuite en ce qui concerne nos relations avec CE. De façon générale,  je vous suggère de vous taire en attendant de disposer de PREUVES et de pouvoir en faire état. Vous pouvez m’appeler au 93 55 81 pour convenir d’un RV et échanger plus avant. Mme CORNAILLE

Lulu

EPLP mène un combat juste parce que les générations futures ne devraient pas hériter de nos errances écologiques ni économiques. Le seul bémol en ce qui me concerne est que cette association a des oeillères inadmissibles, d’abord elle est inféodée à CE, elle n’est donc pas indépendante, ensuite elle ne s’attaque en effet qu’à certaines usines, l’usine du nord étant exempte de tout soupçon ce qui est étonnant, enfin il y a un combat très simple à mener que cette association occulte sciemment la pollution des mangroves par les squats…mais ça c’est politiquement incorrect pour EPLP et CE!

Nestor

J’ai  aimé  ces    articles acidulés ; Un peu d’humour  fait plaisir !  Bon  courage  Madame  Cornaille  !! 

Tema

Mais y’a combien de personne à EPLP parce qu’on entend que la voix de Martine ? Après Martine à la ferme voici Martine à Berthelot, Martine à la Baie des Citrons, Martine à Goro, Martine à la SLN…

Martine cornaille

Libre a vous de vous engager et de vous faire notre porte parole. On vous attend … Mais peut être qu’apparaît ré à visage découvert ne vous tente pas ? Martine Cornaille

decennie
c’est vrai si l’on était tous fonctionnaire, si l’on pouvait comme vous faire une carrière avec le seul souci d’être en pleine forme pour profiter de sa retraite, sil’on n’avait pas besoin de toutes ses sociétés poluantes pour vous la payer,et si et si …… vous en arriver a me faire détester l’écologie que dis je les boboécolos… je serais curieux de connaitre votre empreinte écologique que je suppose bien au dela des deux tiers de la population. Il ya ceux comme caledoclean qui font de l’écologie et EPLD qui nous fait de la politique écologique, ceux qui font et les… Read more »
Martine cornaille

Ah bon ? Parce que siéger dans des organes consultatifs ou porter des contentieux, ce n’est pas agir ? Avant de vous laisser à votre degré zéro de réflexion, une dernière question : et vous que faites vous BÉNÉVOLEMENT pour peser ? Martine Cornaille

Nestor

Calédoclean   , , EPLD sont  les  branches d’un  même arbre   .Calédoclean nettoyer  les  ordures  qui  gâchent  la nature  ( couches, bouteilles, canettes etc ) EPLD cibler  les pollueurs  industriels  . Decennie ,regardes les  jolis  cancer  que  la  Calédonie  fabrique  . Faisons  une  étude et nous verrons que  le nombre  de  cancer  de la thyroide  est  dans  le top  cinq  mondial , les  champions  restant  les  centrales  atomiques explosées  dans l’ex URSS et au JAPON  !!  

decennie

sur le fond je suis d’accord avec EPLD, mais l’écologie doit accompagner le dévellopement économique pas l’entraver, j’ai l’impresssion  que madame Cornaille oeuvre pour “son” havre de paix en omettant trop souvent qu’elle n’est pas seule au monde et qu’il faut créér des richesses pour avoir ses priviléges.

Cornaille

Dérangerions nous quelques uns de vos intérêts ? EPLP demande SEULEMENT que la Nouvelle Caledonie adopte les normes sanitaires et environnementales européennes ou encore que la Constitution et ses principes y soient appliques… Autrement dit EPLP n’aurait pas à exister dans l hexagone. Vous parlez d un extrémisme !

Peregrinus
On a bien compris que ce qui vous motive le plus c’est votre obstination à exister en tant qu’interlocutrice incontournable dans l’affirmation de la cause et de l’idéologie écologique, et que donc cette reconnaissance indispensable à vos yeux passe automatiquement par la nécessité d’imposer votre point de vue à tout prix, notamment et surtout sur des dossiers environnementaux majeurs. C’est en soit très louable, si çà ne consistait pas concrètement et systématiquement à caricaturer voire dénigrer le plus souvent des décisions managériales stratégiques et/ou des rapports de force subtils et délicats, et ceci à outrance et insistance dans le seul but de marquer l’opinion… Read more »
Clark
Répétez-le encore une fois: on n’a pas bien compris? Personnellement, vous ne me dérangez pas, je n’ai aucun intérêt menacé: ça n’empêche que je trouve vos arguments foireux, et votre façon de considérer que, si on vous oppose notre point de vue, c’est que forcément, on est “jaloux”, ou qu’on a”un intérêt” à le faire, me hérisse le poil. Et je peux aussi vous parler de la mise en avant de chiffres tape-à-l’oeil dont le but est de frapper les esprits, mais qui s’apparentent à de la manipulation médiatique, de la propagande idéologique. Non! OBJECTIVEMENT: vous êtes dans une démarche contestable: alors… Read more »
Mouton Noir

Autre chose pendant que j’y pense, j’avais discuté il y a quelques années avec un gars de Socotec. Il était effaré. Les mecs faisaient des contrôles sur la centrale électrique, déclaraient conforme un élément de l’usine. Lorsqu’ils passaient le lendemain au même endroit l’élément était démonté et remonté ailleurs : “ordre de la direction”. T’imagines la tête des gars de Socotec ! Tu ne peux pas accuser l’éxecutant, il a bien reçu un ordre pour agir de la sorte.

EDIT: désolé, je me suis trompé de fil :p

Clark

J’t’explique: un de mes frères était chef de chantier sur des travaux d’assainissement: ses gars pelletaient dans une tranchée remplie de merde (de la vraie merde qui sortait des chiottes environnantes).. Et bien il a dû menacer les mecs de sanctions pour les obliger à mettre des bottes et des gants…Alors tu sais: “le pauvre petit ouvrier qui n’est pas responsable de ce qui arrive”: je n’y crois plus depuis longtemps.

Clark
Moi, ce que j’ai entendu à propos de l’usine, c’est à quel point ils se sont fourvoyés sur l’incapacité profonde du personnel. C’est (outre le fait de nous avoir vendu un procédé qui ne marchera jamais) leur principale faute: avoir cru que la Calédonie possédait des compétences suffisantes… Nous expliquer que l’on veut faire porter la responsabilité à des lampistes est de bonne guerre. Mais il s’avérerait que oui: certains employés ne se sont, au quotidien, jamais posé la question de la dangerosité de leur activité, et du fait qu’ils respectaient ou pas des règles minimales de sécurité!”j’avais des ordres”… Read more »
Mouton Noir
Pour y avoir été intervenant à de nombreuses reprises je peux t’assurer que le problème majeur n’est pas le manque de compétence des salariés. Les employés ça se forme. Combien d’expat il y avait-il sur ce chantier ? Combien de philippins ? Trop facile aujourd’hui de se plaindre de l’incompétence des “locaux” , le mal est beaucoup plus profond, et tu l’as dit toi-même, dès la conception.Regarde un peu du côté des modules, livrés par les philipins et mis en service tard, bine trop tard, et qui ont rouillé sur place. Comment mettre en service par la suite ce tas… Read more »
Clark

Pour le matériel mal construit, mal stocké, mal mis en oeuvre, je suis d’accord. Par contre, pour l’incompétence: je persiste. Même si personnellement, je n’ai pas participé à ce massacre écologique.Alors: que ce ne soit pas le “problème majeur”: je veux bien.. Mais ça reste un problème important! Alors, s’ils ne sont pas incompétents, cela veut dire qu’ils exécutent des tâches qu’ils savent mauvaises… Ils sont donc complices! A la limite, l’incompétence est une excuse…

Clark

Tiens au fait, EPLP: à Saint Louis, la tribu exploite une décharge où ils acceptent d’enfouir des déchets contre rétribution, sans contrôle de la toxicité de ces déchets.. A Saint Louis, entre la route de la Thy et la Route du Mont Dore, des centaines de carcasses libèrent leurs fluides polluants, et/ou ont brûlé avec des tonnes de pneus..Vous attendez quoi pour leur faire un proçès?

Martine cornaille

Et vous Clark qui disposez de tant d’éléments probants , qu attendez vous pour porter plainte ? Nous sommes tous bénévoles à EPLP et nous manquons d’actifs. On vous attend ! Nul doute qu’avec vous, on avancera à grands pas.  Martine Cornaille

Claude Victor

Martine Cornaille porte préjudice à la cause écologiste par son extrémisme qui gonfle tout le monde

Martine cornaille

EPLP demande que la Nouvelle Caledonie fasse siennes les normes sanitaires et environnementales européennes et que les principes constitutionnels de la charte de l’environnement s y appliquent. Vous parlez d’un extrémisme ! Nous n’aurions pas a exister dans l hexagone…Mais même cette demande on ne peut plus raisonnable gêne des intérêts, dont les vôtres sans doute.

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