Le petit Tual pour le Rump et Machoro pour l’UC, chacun y a été de sa commémo, de sa gerbe ou de son arbre. Tual et Machoro, et tous nos morts, des noms largement oubliés hélas par la jeune génération, ont surgi d’un coup au détour d’une visite présidentielle. Tout de go, il était bien choquant de les voir, tous autant qu’ils sont, user de ce devoir de mémoire pour de mauvaises raisons. Les morts des Évènements ont droit à autre chose que d’être l’objet de pâles récupérations politiques. Indignons-nous donc et cherchons à voir vers quoi ces postures nous conduisent.
À l’UC, où le mélange des discours nous perd, comme au Rump où l’absence d’idée nous lasse, on n’a qu’une vision indistincte de l’avenir parce que l’un et l’autre s’interrogent sur le rôle qu’ils pourraient y jouer. Quelle UC parle ? Celle de Daniel Goa ou de Wamytan, de Tyuienon ou de Hnepeune ? Pas facile d’entendre ni de comprendre cette polyphonie désaccordée qui ne cesse d’inquiéter en ce qu’elle ne trace aucun chemin praticable. Aux côtés de cette UC plurielle : le Rump, à bout de conviction, en panne de mentor et dans la pantomime. Ils semblent aux antithèses, mais outre qu’ils furent coalisés, ils se retrouvent désormais dans une morbide célébration des heures les plus sombres de notre histoire, dans l’unique espoir que cela les fera à nouveau peser sur le débat.
La gerbe déposée par le Rump sur la place Yves Tual comme la commémoration à Thio du bris de l’urne par Machoro pour l’UC, n’avaient d’autre objectif que de jouer sur la crainte qu’ont les Calédoniens de l’avenir. La marche « Restons Français » qui, entre nous soit dit, a agit sur le Rump comme du viagra, voulait faire référence aux heures glorieuses du RPCR, celles de la résistance au socialisme mitterrandien et à l’indépendance, histoire de nous faire croire que nous étions revenus dans cette séquence tragique. Le Rump de Frogier dont toutes les idées, du drapeau au 3ème accord, constituent des erreurs, cherche à dramatiser le temps, pour justifier ses voltefaces et ses oppositions. Avec volupté, ce Rump-là se complait dans l’évocation du combat, de la résistance, de la lutte, du largage de la Calédonie, pour exister encore. Mais jouer sur les peurs, c’est tromper les Calédoniens, d’autant que l’arnaque ultime est de nous faire croire que le Rump de Frogier et Martin, est le dernier rempart. L’UC joue ce même jeu lorsque Wamytan, LKU et quelques autres, embouchent leur trompette guerrière, comme pour se positionner en concurrence avec les partis indépendantistes qui eux axent leur action sur la construction et le projet.
Les Évènements ont ceci de constituant qu’ils obligèrent la paix et sur ces quatre années de cendre, nous avons bâti un avenir. Que nous n’en oublions rien demeure notre devoir, mais que l’on en récupère la violence à des fins politiques est une honte. Nos morts nous les pleurons toujours dans le secret de nos âmes, nous ne nous en servons pas. Cette politique sans vergogne n’a pas d’issue, pas de but ni d’horizon, c’est pourtant sur celle-là que certains veulent surfer. Songent-ils une seconde à ce qu’ils portent de responsabilité pour demain ?
Caton
Tu oublies de dire qu’ils sont aussi allés se recueillir sur la tombe de Jacques Lafleur, ainsi que Madame Tjibaou. Est ce que ça fait d’elle une Loyaliste? Il ne faut pas tout mélanger Floyd…
Est-ce que vous n’êtes pas en train de dire la même chose ?
On ne sait jamais avec Floyd. 🙂
Dommage que nos politiques de tout bord fassent passer leurs egos personnels et leurs ambitions avant l’interet general. Ca explique que face a ce brouhaha, l’etat ait choisi Gomez et nyaoutine pour negocier faute de trouver des interlocuteurs avec assez de leadership , credibles et representatifs dans les autres partis.
c’est vrai que le “père noël” du nord est un exemple de probité concernant la violence faite aux femmes,un parmi d’autres!!!…Pace salute
Ces gens sont complètement barrés politiquement parlant… vous vous attendiez à quoi franchement ?
Caton n’est plus français, il est gomèsien…
Réveiller la haine qui fait bouger,
Effacer le doute qui s’installe,
Réanimer la vengeance qui rassemble,
Ressusciter les peurs et les espoirs qui s’estompent,
Commémorer le temps qui passe et la jeunesse qui s’en va…
[Relancer les vieilles rancunes, ce fond de commerce lucratif de politiciens à bout de souffle et sans idées, sans réelle vision d’avenir depuis 50 ans !]
Instrumentalisons, instrumentalisons, il restera toujours quelque chose.