Au début, on n’y prend pas garde, de l’oignon se détachent quelques pellicules sèches, inertes, disgracieuses, du parti les militants les plus insignifiants, les moins convaincus. Nous ne retenons personne, si vous n’êtes pas contents la porte est ouverte, clame-t-on à l’envi, sûr de sa force, confit dans ses certitudes. Puis, peu à peu, les symptômes s’aggravent, un drapeau FLNKS levé, un Wamytan au perchoir, des indépendantistes radicaux au gouvernement, un LKU triomphant, et les couches militantes périphériques se détachent d’elles-mêmes, peu à peu, inexorablement.
Rien d’alarmant, souhaite-t-on encore se dire, un coup de fatigue passager. Une incompréhension de la base, et des Calédoniens, ce qui revient au même, pense-t-on. C’est qu’au parti, on n’a pas changé de logiciel, point de programme, point d’idée, mais des coups. On ne connaît que ça, les coups politiques. Avant, ça fonctionnait à merveille. Une poignée de main historique, deux accords à dix ans d’intervalle. Aucune raison que ça ne marche plus. Alors on change de chef, parce que tout de même, pour exister soi-même le meurtre du père est nécessaire, Freud et Jung n’ont cessé de l’affirmer, mais on ne modifie en rien la méthode. Les coups politiques, se répète-t-on, encore et encore, il n’y a que ça de vrai. Les problématiques socio-économiques ? La vie chère, l’emploi, le logement, le malaise de la jeunesse, l’insécurité ? Bon pour la valetaille, pour les besogneux, les collaborateurs, les techniciens, les comptables. Nous, travailler les dossiers ? Et puis quoi encore. On est bien au dessus de cela, dans notre stratosphère de signataires, dans notre empyrée de légitimes historiques.
Arrivent les échéances électorales et le parti se prend une rouste monumentale, une panse bleue, un député sortant explosé, un secrétaire général atomisé. Du coup, l’oignon, de se voir ainsi peu à peu déloilpé, s’interrogera-t-il ? Pensez-vous. Que nenni. Incompréhension de la plèbe, encore et toujours. À peine reconnaît-on, du bout des lèvres, un certain déficit d’explication. Mais bon, de cuticules en pelures, le parti, l’oignon, à force de s’effeuiller, telle une vieille stripteaseuse dans quelque lupanar déserté, se réduit à une quintessence pitoyable.
Pour une remise en question, peut-être n’est-il pas encore trop tard, mais non : dans un superbe et ultime élan suicidaire, suite à certaines rebellions internes, l’oignon décide de se découvrir encore davantage, expulsant de lui-même jusqu’aux couches les plus proches de son centre, le parti se retrouvant ainsi totalement nu, désarmé, pathétique. Terrifiant à la fois dans son déni et sa suffisance.
Désormais, il ne reste plus que ça, un croupion desséché, un bulbe résiduel, compact, rigide et amer, dont le hachage ultime suscitera ce pourquoi les oignons semblent avoir été créés : arracher quelques larmes, de commisération en l’occurrence…
Tristan DERYCKE ( Calcyt )
ouch.. si la photo est un croupion desséché.. -:))
Ouais ben tu peux pavaner !
Moi j’ai pas été cité !
Là c’est la jalouse grave !
Toi aussi, mister Eric, un jour tu seras nominé par Lizbeth, j’en suis sûr. Peut-être même dés lundi prochain. 🙂
C’est certainement pas les fesses à Elisabeth !
… ni les miennes. C’est Franck qui a choisi la photo. 😉
jolie photo !!!!