LA GRANDE CONSULTATION DU RUMP : QUESTION MYSTÈRE ET QUESTION DESTIN COMMUN…

Ce jour-là, dans la continuité d’un annus horribilis législatif, les Rumposaures, pressentant sur eux l’imminence de la chute d’une météorite ultimement dévastatrice, réunirent dans l’urgence de la fin de leur monde annoncée, un colloque crépusculaire. Il est vrai que grand péril il y avait, en la demeure de la rue de Sébastopol.

Le jour de la convocation, chacun, selon ses habitudes ancestrales, prit sa place, à la manière d’une effigie de cire dans un musée Grévin antipodique et terriblement pathétique, hiérarques au premier plan, affidés au second, les autres où ils pouvaient.
Au terme de questionnements multiples, de récriminations diverses, de flagellations réciproques, émergea enfin une idée primale, éblouissante, telle celle d’un monde naissant sous les auspices aveuglants d’une aurore boréale politicienne, aux couleurs d’un drapeau FLNKS : il faudra, quoi qu’il en coûtât, et quelque fût l’humiliation qui en découlât, requérir l’avis de ceux qui, jusqu’alors, avaient suivi, sans questionner, sans regimber, sans discuter, l’idée du culte du chef. Bref, désormais, on s’inquiéterait de l’opinion des Calédoniens, sous la forme d’une « Grande Consultation ».

On les interrogera donc sur divers sujets : la présence de la Calédonie dans la France, et inversement, l’idée d’un transfert des régaliennes ou pas, de l’immixtion de la France dans les affaires calédoniennes de défiscalisation et de concurrence ou pas, d’un changement de nom de pays ou pas, Caldie, tiens par exemple, d’un référendum couperet ou pas, d’une solution consensuelle ou pas, d’une éradication définitive des députés moustachus fumeurs de cigare ou pas…
On y introduira également une question « mystère », ainsi libellée : « Faut-il que les citoyens Calédoniens aient des devoirs particuliers en plus de leurs droits particuliers ? ».
Pour répondre à une telle question, sans doute s’agira-t-il pour l’Internaute citoyen d’avoir percé le mystère des cathédrales, le secret des Illuminati, des Rose-Croix, ou plus prosaïquement, celui de la prose d’une Vaea en panne de syntaxe.
Mais assurément, la pierre angulaire vulnérante et conquérante du questionnaire, sera l’item suivant : « Faut-il créer un conseil consultatif coutumier wallisien et futunien ? ». Nous y voilà. Après l’association des Mélanésiens non indépendantistes de Simon, apolitique bien entendu, tel en sera le pendant océanien, tout autant dépourvu d’arrière-pensée, cela va de soi, puisqu’il en est ainsi de la conception rumpiste du destin commun : atomiste, éparpillée, fragmentée, ethnique.

Qu’importe le contenu, pour peu qu’on colle sur le flacon l’étiquette non indépendantiste…
Dés lors, quitte à se saisir du monde associatif à des fins rumpocentristes, la réunion fondatrice consultative se déroulant le 16 juillet dans les locaux de l’ACAPA, on se prend à imaginer diverses déclinaisons :

– l’association des joueurs de pétanque de l’ACAPA non indépendantistes.
– l’association des joueurs de scrabble de l’ACAPA non indépendantistes.
– l’association des joueuses de SUDOKU non indépendantistes de la Province Sud, sous l’égide de la présidente de l’institution.
– A noter que l’association non indépendantiste de ceux qui auraient dû se contenter d’un panier alimentaire à moins de 18.000 francs par mois, présidée par la même, a été dissoute tout récemment…