Le néo-colonialisme de Yanno

Gaël Yanno est donc en campagne. Depuis peu. Et cela déménage déjà : distribution de tracts dans les boites aux lettres, interventions multiples sur la Toile ou à la radio, son équipe est en train de déployer les grands moyens et l’on sait que grâce à de généreux donateurs, elle n’en manque pas.

Toutefois, une étrange impression s’installe sur ce début de campagne globalement assez peu flamboyant. Il faut d’abord confirmer à ceux qui s’interrogeait sur cette volonté de Gaël de partir de loin, qu’il tenait absolument à présenter sa candidature avant qu’éventuellement Fifils ne le fasse, de manière à ce qu’il n’apparaisse pas comme étant en opposition frontale à Jean Leques.

Maintenant qu’il est candidat et de manière résolue, Gaël Yanno a décidé d’adopter la position de l’héritier. Il assume tout ce qui a été fait durant toutes ces années à la mairie de Nouméa. Certes, cela justifie son action en tant que Premier adjoint au maire, mais ça le fait endosser aussi la responsabilité de tout ce qui n’a pas été fait, notamment en terme d’insécurité et de transport, ou mal fait, ainsi en terme d’assainissement. Se proposer comme l’héritier de Fifils est une si mauvaise idée, que même son staff s’en est étranglé. L’équation est simple : comment se présenter comme étant le candidat de la nouveauté et du changement lorsque l’on se revendique d’un bilan franchement mitigé d’au moins douze ans d’âge ? Peut-on faire du neuf avec du vieux en politique ? Bien sûr que non, et tout le monde le sait…

Gaël Yanno se cherche aussi une stature, d’où l’épisode de la centrale à charbon. Le 1^er adjoint au maire s’est insurgé contre le choix de l’état, expliqué par le ministre des Outremers que Gaël Yanno a qualifié de néo-colonialiste. Inutile de vous dire que Victorin Lurel a modérément apprécié l’apostrophe. La réaction de Gaël Yanno, parce qu’elle est inappropriée, l’a totalement disqualifié en tant que responsable politique aux yeux de l’État, mais elle confirme ce que nous savions déjà : Yanno ne s’intéresse qu’à Nouméa !

L’ambition politique de Gaël est celle d’Iznogoud. Le Premier adjoint au maire de Nouméa veut devenir maire de Nouméa à la place du maire de Nouméa ! Mais la Nouvelle-Calédonie ? Sincèrement, Yanno n’en a que faire : outre le fait qu’il demeure très largement politiquement inconnu au-delà des Cartiers Sud, le 1^er adjoint n’a ni projet ni idée, hormis ce fédéralisme aux contours imprécis et auquel on ne comprend rien. Cela veut-il dire que Yanno ne se présentera pas aux provinciales ? N’allons surtout pas croire cela, je suis même persuadé qu’il réclamera d’être tête de liste.

Caton