NOËL ME FAIT PROFONDÉMENT CHIER
A chaque fois, c’est pareil, les mêmes symptômes, les yeux qui larmoient, la peau qui rougeoie, le nez qui flamboie. Bref, la bonne vieille allergie des fêtes qui me poursuit, année après année, chaque décembre, allant crescendo tout le mois durant, tel un calendrier de l’Avent de la rhinite et de l’urticaire. Car c’est ainsi, cette pathétique ritournelle de la niaiserie unanimiste de fin d’année, que voulez-vous, elle me fout des boutons.
A commencer par la période des courses de Noël, où au quotidien, circuler en ville et t’acheter en grande surface de quoi t’alimenter, s’apparente à un raid ultime, à un Koh Lanta en jungle urbaine.
Et puis il y a le barbu en rouge et blanc, jadis vert Saint-Nicolas américanisé façon Santa Claus Coca-Cola, l’ahuri obèse, aux joues vermillon, en traîneau avec ses rennes volants façon buses à cornes, dont on prétend qu’il recouvre de cadeaux tout ce que l’Humanité comporte de marmots. Va lui demander au gamin Pakistanais, s’il l’a bien reçu son présent dans la cheminée… Ce qu’il connaît de la cheminée, le gamin Pakistanais, ce sont les briques nécessaires à son édification, qu’il fabrique jour après jour pour moins d’un dollar.
Pendant ce temps, de l’autre côté de la planète, sous nos cieux occidentaux, ça fait belle lurette qu’on a troqué poupées qui gazouillent, petits baigneurs qui font pipi, mécanos et Lego contre PS3 et tablettes numériques à prix astronomiques. Et à nos bambins, on devrait leur faire croire que ce n’est pas nous, les parents, qui avons payé tout ça, mais le gros barbu Lapon ? Rien à faire, aux miens j’ai tout expliqué, que leurs cadeaux ils m’ont coûté un bras et un œil, que le gros naze encapuchonné à barbe neigeuse vu à la télé n’y est strictement pour rien. En plus, je pousse la perversité jusqu’à leur suggérer fortement de transmettre l’information auprès de tous leurs petits camarades, parce qu’il faut tout de même arrêter de prendre les enfants pour des demeurés, qu’ils comprennent bien qu’un seul mec à hotte et traineau, arroser de jouets la planète entière, ça n’est tout simplement pas possible. Pareil du reste pour la souris qui à chaque dent de lait chue, viendrait glisser pièces ou billets sous l’oreiller. Or, le seul cadeau qu’est susceptible d’apporter une souris, comme chacun sait, c’est la leptospirose.
Sans parler des repas de Noël, où t’es obligé de te fader toute la famille, y compris celles et ceux dont tu sais qu’au mieux, de toi ils n’ont rien à secouer, qu’au pire, sur toi, toute l’année ils vomissent leur bile, et réciproquement d’ailleurs, soyons honnêtes. Après l’inévitable bûche piquée de son nain et de ses champignons en plastique à la con, faut que tu ouvres les cadeaux, air extasié, regard illuminé, même s’il s’agit d’une assiette décorée représentant un épagneul breton, je sais que t’aimes les chiens, d’un napperon brodé orange fluo, ça fera bien sur ta table, ou d’un short de bain large comme un parachute, tu penseras à moi quand t’iras à la mer, sans omettre l’inévitable : s’il n’est pas à ta taille, tu pourras le changer, j’ai gardé le ticket. Bien sûr, tu n’as que ça à foutre, te taper une heure de queue dans la boutique pour une merdouille à deux balles.
Mais le pire de tout, c’est incontestablement leur fameuse trêve de Noël. T’as raison, t’as qu’à croire… Partout dans le monde, de la Syrie au Soudan en passant par le Bengladesh, la trêve elle saute aux yeux, tel un kamikaze islamiste.
Merry Christmas, douce nuit, tu parles. Noël est surtout une occasion supplémentaire donnée à la connerie humaine de s’épanouir sous toutes formes : crémation de véhicules et d’édifices publics, déprédations et violences diverses, alcoolisations ultimes, suicides routiers collectifs.
Et ce n’est pas fini : reste encore une semaine à tenir jusqu’aux embrassades avinées du Nouvel An… Vivement l’année prochaine qu’on n’en parle plus… jusqu’à la suivante.
Calcyt (Tristan DERYCKE)
LE PÈRE NOËL EST UN ORDI
Moi, comme pour les vœux du jour de l’an, c’est l’étrange et moderne phénomène d’universalisation totalement anonyme et parfaitement inconsistante, vaine et mièvre, de ces souhaits pour un joyeux Noël et une bonne année qui me trouble.
“Joyeux Noël à tous”, “Bon Noël à la terre entière”, “Bonne année à toute la Galaxie”, “Mes vœux les plus sincères pour toutes les créatures de l’Univers sans oublier celles de la Grande nébuleuse d’Andromède”. Et tout ça accompagné de formules encore plus expéditives que la formule 1 et d’une iconographie électronique des plus i-conne graphique. Les ordis et Internet sont passés par là. Et que j’t’envoie “Bon Noël et bonne année” à ta liste de 200 correspondants e-mail et/ou à tes 400 amis FaceBook.
Si les naissances sur Terre s’étaient passées, se passaient, toutes le même jour chaque année, ce serait pratique. Ce jour-là, mettons le 22 juillet, il suffirait d’aller sur son ordi et de poster à toute la Planète “Bon Annife à tous, je vous aime trop, que cette nouvelle année vous apporte bonheur et réussite à toutes et à tous”, avec une fée dorée ou un chérubin rose au choix.
Au moins la cinquantaine de petites cartes de vœux qu’on se faisait chier à remplir, à plier, à lécher, à timbrer et à poster avaient quand même un petit côté personnel, ne serait que le code génétique de la salive. Mais ça c’était avant.
Avant y’avait la religion, mais ça c’était avant aussi. Maintenant y’a la religiosité de ces tartufferies obligées, amour universel à l’américaine, nature, écologie, égalitarisme, relativisme et bien sûr … les fêtes ! Homo festivus… et il est bien plus incorrect et suspect de ne pas se plier à ces nouveaux rites sacrés que de négliger ou même de dénoncer la religion proprement dite. Qu’on ait envie de partager le 25 décembre ou la Saint-Sylvestre avec quelques proches ou quelques amis choisis, distingués et aimés ok ! Qu’on adresse une pensée personnelle et un mot en particulier à quelques proches ou quelques amis choisis, distingués et aimés, à la main, au téléphone ou au clavier, ok ! Mais pas cette machine à balancer du vide et du néant à des milliers de followers, à souhaiter du n’importe quoi à n’importe qui.
TARDY
C’est bien les mecs, vous envoyez du lourd, du lourdingue même ! Et pis c’est vachement original tout ça. C’est bien, continuez comme ça, c’est prometteur ! Mwarf !
L’intérêt d’être rabat-joie et de faire partager sa détestation de Noël au lendemain de cette fête ? Ou alors, le billet se voulait humoristique ? Bref, d’accord avec mouton noir …
Tristan, heureusement que ce n’est pas Triste en car je ne voudrais pas que tu nous fasses rigoler (+100.000) en te l’âme ment en.
Tardy, c’était sympa mais tu as compris… quoi que je sois tout à fait d’accord avec toi.
Vous me faites beaucoup de peine les gars, pour le coup je vous inviterai bien à passer le réveillon chez moi pour vous remonter le moral 😉
Déconne pas, ils pourraient s’y suicider.
Et après, y a la Saint Valentin…
“Merry Christmas, douce nuit, tu parles. Noël est surtout une occasion
supplémentaire donnée à la connerie humaine de s’épanouir sous toutes
formes : crémation de véhicules et d’édifices publics, déprédations et
violences diverses, alcoolisations ultimes, suicides routiers
collectifs.”
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Ben t’as pas fini de te lamenter ! attends le 31 décembre, qui marque ce passage à 2014 !
On verra s’exprimer le summum de la “civilisation lokale” ! !
Pour le coup, sur ce passage précis, je partage votre désarroi devant la connerie humaine.
Au final on pourrait aussi disserter sur le sens du mot “humain”… peut-être devrait-on se contenter de “humanoïde”…
Il séjournerait au Pôle Nord…. Paul du Nord…. Province Nord ?
PTDR !!!
Petit Popaul Noel
Quand tu descendras de Koné
Avec tes milliards bien planqués
N’oublie pas ma petite clé (… de répartition)
Embauchez un jaune.
Un métis belgo-corse a beaucoup de défauts mais n’est pas unilinguiste. En fait, il ne sait pas qui il est.
Mon petit Tristan, viens dans mes bras que je panse tes plaies.