Tout électeur par son vote manifeste un espoir dont il ne sait s’il sera comblé ou déçu, prend le risque d’un pari sur l’avenir par nature incertain. Qui donc aurait pu prévoir que Lafleur, au sommet de son pouvoir, puisse être mis à terre il y a tout juste dix années par ceux-là même qu’il avait nourri et formé en son sein, que dans la décennie à venir son parti, le RPCR, allait connaitre plusieurs défaites cinglantes, une division terrible et la retraite obligée de ses principaux leaders, et que Philippe Gomès, enfin… ?
C’est avec entrain qu’il y a cinq ans les Calédoniens avaient départagé les trois progénitures politiques de Jacques Lafleur. Pierre Frogier, promettant d’en finir avec l’indépendance, était arrivé en tête chez les loyalistes. Les électeurs ne connaissent la suite que trop bien. Ils n’auront plus à choisir entre lui et d’autres, le sénateur Frogier décidant de se passer de leur confiance qu’il estime fort à propos avoir perdu à jamais. Harold Martin arrivé bon dernier a fait contre mauvaise fortune bon cœur en bourlinguant au gré des alliances de circonstances lorsque celles-ci lui assuraient une position confortable. Désormais relégué au fond d’une liste dirigée par d’autres que lui, le président du gouvernement espère juste s’en sortir et peut-être secrètement se faire oublier. Nous ne pouvons que le lui souhaiter, il s’est bien battu, il a perdu, vae victis. Quant à Philippe Gomès qui l’avait supplanté dans les urnes, nous sommes ici de ceux qui ont opté pour cette aventure dont certaines données au moins étaient connues contre d’autres qui ne prêtaient à aucun pronostic sérieux. Et parce que l’époque n’est pas aux demi-mesures, parce que, comme l’assurent les vieux juristes « donner et retenir ne vaut », nous avons estimé, certes sans enthousiasme, que mieux valait jouer le jeu, assumer le risque et, pour un temps limité, accorder le blanc-seing demandé.
Pourtant, malgré ses derniers succès électoraux, malgré la réalité du bilan des équipes sortantes jugé, au mieux mitigé, au pire désastreux, malgré son ancrage populaire et ses indéfectibles qualités Philippe Gomès n’est pas à ce jour en capacité de réitérer l’exploit de son ancien mentor Jacques Lafleur : l’obtention de la majorité des suffrages et donc des sièges à la Province Sud, la plus puissante de toutes les collectivités calédoniennes. C’est là tout le paradoxe Gomès. Sur le papier, tout se ligue pour faire du député de la seconde circonscription l’unique vainqueur du scrutin du 11 mai prochain : son expérience, dont ses adversaires ne peuvent se prévaloir, son assise démocratique, alors que ses concurrents ont soit été battus soit ne se sont jamais présentés devant le suffrage universel direct, son charisme, que l’on cherche encore du côté de ses ennemis, et sa connaissance du pays et de ses habitants. Pour autant, dans les faits, trop d’éléments plaident contre l’idée qu’il puisse rassembler largement au-delà de son clan. Selon Oscar Wilde « Définir, c’est limiter » et le leader de Calédonie Ensemble multiplie depuis toujours lui-même les limites à son ambition.
Il existe ainsi au-dessus de Philippe Gomès un « Mur de Planck » électoral. Une zone qui lui reste infranchissable et impalpable. Une addition de faits, de réalités et d’impressions qui empêche cet homme politique de se retrouver dans la situation de son mentor et de franchir la barre fatidique qui lui permettrait de gouverner seul et d’agir selon ses propres volontés.
Le dernier soubresaut de cette campagne sibylline le démontre à qui veut bien l’entendre. L’un de ses anciens alliés, un collaborateur, vient – en sachant consciemment qu’il n’en retirerait que peu de profit – de le quitter publiquement pour rejoindre le camp adverse honni. Il l’a fait principalement par désir de vengeance et c’est bien là que le bât blesse. Car Philippe Gomès inspire à ses adversaires, et parfois à ses anciens amis, des sentiments toujours exagérés et jamais mitigés. La liste est longue de ses anciens proches qui ont choisi non pas simplement de le quitter mais surtout de l’affronter dans l’objectif de le réduire. Ainsi en est-il de son ancien directeur de cabinet et de son ex-conseiller spécial à la Province Sud qui officient désormais pour des partis adverses, de plusieurs de ses collaborateurs à la présidence du gouvernement, de certains de ses référents communaux ou de ses généreux contributeurs financiers. Il y a dans le comportement du futur gagnant des provinciales quelque chose qui inspire à la vendetta de la part de ceux qui l’ont un jour côtoyé et qu’il a ensuite – a fortiori – déçu. Du côté de Jacques Lafleur on peut citer celles et ceux qui l’ont accompagné durant des dizaines d’années jusqu’à son ultime défaite à la tête du RPCR. Chez Philippe Gomès, si ce n’est Philippe Michel, on cherche sans succès un seul autre qui lui soit resté, envers et contre tout, fidèle depuis l’origine.
C’est l’un des premiers défauts de cet homme. Il agit comme agirait un responsable politique métropolitain, certain que son pays est grand, sûr que les ressources humaines sont pleines, que le choix est vaste et que les hommes, comme les saisons, ne font que passer. Mais la Calédonie est petite, les ressources sont maigres, le choix est restreint et les hommes y restent, vaille que vaille. C’est la première raison qui explique son Mur de Planck : son équipe est ramassée, peu expérimentée et les personnes qui la compose savent parfaitement ce qu’il est advenu de leurs prédécesseurs. Ils avancent donc à ses glorieux côtés à tâtons en craignant par-dessus tout de commettre un impair alors qu’il serait nécessaire pour conquérir les cœurs et les suffrages qu’ils agissent en guerrier et en prenant des initiatives. Dans la bataille électorale pour le contrôle des pouvoirs, pour être mieux que le premier – c’est-à-dire le seul – il faut avoir des soldats capables de se dépasser pour gagner. Où sont les grognards de Gomès ?
De ce premier défaut découle le second. Philippe Gomès effraie ses adversaires qui veulent donc s’en débarrasser. Peu acceptent de le rejoindre même si l’intérêt politique du moment ou celui du pays le leur enjoignent, même s’ils connaissent son intelligence parfois prophétique, son gout de l’action démesuré et sa volonté d’obtenir des résultats tangibles. Alors que sa victoire sans appel aux législatives aurait dû lui permettre de se rapprocher du clan de Gaël Yanno – tout comme lui opposé à la politique délétère de Pierre Frogier – le gouffre entre les deux hommes n’a fait depuis que se creuser. Peut-être parce que consciemment ou non chacun de ses adversaires subsume qu’une fois à ses côtés il ne leur laissera sinon la portion congrue sinon aucune part de responsabilité ou de liberté. « Plutôt régner en enfer qu’être esclave au paradis » se disent-ils à l’instar de John Milton dans Le Paradis perdu.
Voici donc Philippe Gomès, tel qu’en lui-même, obligé de se défendre de tous côtés, car quiconque n’est pas avec lui cherche de son point de vue forcement à lui nuire. Par conséquent, les attaques à son endroit pleuvent à tout-va et en tous sens et se nourrissent les unes des autres parfois dans la lumière, souvent dans l’ombre. Chacun ayant quelque chose à lui reprocher, chacun essayant de le faire tomber. Avec la meilleure volonté du monde il lui est impossible, lui qui a réussi une trop constante et trop complète confusion entre sa personne et son mouvement politique, de faire abstraction de l’une dans l’intérêt de l’autre. Le cercle est vicieux puisque les bornes et les espoirs de Calédonie Ensemble sont fixés aux limites de celles de Gomès.
S’il ne s’agit pas tant aujourd’hui d’épiloguer sur l’ancien que d’orienter l’avenir, cinq années ont passé dont on a tenté, dans ces pages numériques, de dresser autant que faire se peut le rendu quotidien et le bilan. Provisoire s’entend, puisque nous fait encore défaut l’indispensable recul du temps. A la veille d’élections charnières pour le pays, après lesquelles se jouera une partie de l’avenir de ce territoire et de ses habitants, vient le moment traditionnel pour les uns et pour les autres d’établir des pronostics et un avis. La poussière du combat ayant opposé durant toute cette mandature Calédonie Ensemble aux autres formations loyalistes – et indépendantistes – est maintenant retombée. Et fut-elle secondée par l’incroyable essor des technologies numériques, elle ne saurait imposée la décision. Mis en demeure de se prononcer pour un nouveau pari, chaque Calédonien doit, à son niveau et avec les moyens dont il dispose, en supputer les aléas, sans se faire prendre à la fausse alternative : moi ou l’écroulement, moi ou le désastre.
Car le leader de Calédonie Ensemble devra, bon gré mal gré, durant la prochaine mandature composer avec l’ensemble des autres formations politiques loyalistes au risque de se lancer dans une entreprise aux fins insoutenables et ce même si les suffrages le placent nettement devant ses adversaires. Faut-il s’en plaindre ?
SIRIUS
Ah ben si c’est Claudine qui le dit…!!!
Toi évidement tu n’as jamais dis pour rire ou même pour piquer des choses très fortes, voir extrême, tu es sans doute la sagesse incarné…!!!
Le problème des gens comme toi, je m’avance peut-être, c’est qu’ils n’ont pas une vue d’ensemble, un esprit Pays, une volonté de travailler pour le plus grand nombre…
Tiens juste pour rire, qu’est-ce que tu fais pour les autres et depuis quel âge et dans quel but ????
Dis-moi à quoi tu passes ton temps et je te dirais quel citoyen tu es…???
PG Gomes est un battant. Aujourd’hui, il est en mode “elections”, en mode gagner ces élections. Et quand il veut, il met tout ce qu’il a dans le ventre et dans la tete pour l’obtenir.
Le 12 Mai, une fois qu’il aura atteint son but, il sera en mode ”amélioration de la NC”, sortie par le haut des ADN, et la encore il mettra tout ce qu’il a dans le ventre, et ca c’est bon pour tout les nouzot, backessistes, frogeriens, martineux, liegeardiens, caldochiens, kanakiens, zorelliens, indonesiens, wallisiens, futuniens, tahitiens, tribuiens, citadins…
Le problème c’est bien que Gomès mette tout ce qu’il a dans le ventre pour gagner…et dans le ventre, il n’y a pas que du bon et dans un monde juste, comme celui qui va bientôt commencer à se construire en NC, chacun doit assumer ses actions passées et le jour ou le peuple va regarder Gomès bien différemment d’aujourd’hui, arrive.
Ou pas.
On a vu ce que ca a donné de 2004 a 2009 et c’est à gerber. C’est un homme charismatique mais incompétent. Qui gouverne avec son égo, pas sa raison.
Encore heureux qu’il puisse mettre tout ce qu’il a dans le ventre, car son dernier électro-encéphalogramme indique clairement des “troubles du sommeil” et des “troubles cognitifs”.
Seul un résultat probant le 11 mai pourrait remédier de façon temporaire à ces troubles.
Aahh dire que c’est le meilleur ne veut pas dire qu’il est bon ! 😉
D”ailleur, il a pas un plan d’action contre l’holocauste au malation, la santé c’est bien !
Sirius, vous venez de nous faire découvrir “la goutte d’eau qui met le feu aux poudres” et ” l’étincelle qui fait déborder le vase” ! Trop fort !
Clanique ne signifie en rien incompressible. Ça veut juste dire replié sur sa famille.
Et c’est bien le cas. Depuis le temps que vous rejetez dans les ténèbres éternelles tous ceux qui pensent autrement, c’est un repli frileux sur vos petits cercles qui se contentent du culte du chef comme pensée unique. “Moderne”, CE? C’est le plus archaïque des partis!
Réveillez-vous!!! Calédonie Dispersée, euh pardon je voulais dire CE. En fait SIRIUS voulait juste vous apporter un éclairage nouveau à l’approche de l’échéance. Il voulait vous mettre en garde contre tout triomphalisme, que vous ne vous réveillez pas le lundi 12 mai avec une grosse migraine.
N’essayez pas de nous faire croire que vous avez compris quoi que ce soit dans le billet de Sirius. Vous êtes un comique qui s’ignore !
Quant à la migraine de lundi 12 mai : Elle sera une migraine classique après une fête carabinée de toute une nuit.
Nous boirons un verre à votre santé. Promis !
Effectivement, j’ai raté Normale Sup de deux micros cheveux, c’est pour cette raison que je n’ai pas compris the billet of Sirius.
5 -0 : coup de sifflet final, après les arrêts de jeux… Bravo FLOYD ! , Sirius peut rentrer au vestiaires avant le 11 mai au soir… Ce sera autant de temps de gagné pour lui et ses amis.
Aouh, mon commentaire a été téléporté sur Sirius ou quoi?
Effectivement… il était encore en attente de modération DSL 😉
Connecte-toi tu n’auras plus d’attente de modération
c’est lourd ! je ne suis pas pro CE mais je crois que je vais le devenir ! vous êtent qu’une bande de bon rien pret a tout pour continuer a ne rien faire.
je laisserai donc sa chance a CE parceque les autres ont grillées, anéanties les leurs. c’est tout !
Il t’arrive de ne pas faire de fautes dec en niais. T’es lourd quand même dans ton genre, parce qu’il nous faut faire un effort supplémentaire pour te comprendre. Peux-tu te corriger? Merci.
C’est bien ce que je pensais. Quand on en est à attaquer les personnes, comme vous le faites à l’encontre de Denennie, c’est que l’on n’a plus rien sous la pédale. Dans votre cas, la solution, c’est le garage !
Vous n’êtes pas le seul Decennie… beaucoup de gens pensent et réagissent, de plus en plus, comme vous et sont lassés par tant d’acharnement à vouloir préserver ce dont ils ont profité, injustement, pendant 25 ans et plus !
Olivier, j’ai beaucoup d’admiration pour certains combats que vous avez su mener malgré l’inégalité des forces en présence. De grâce, continuez à nous parler et à nous apprendre à lutter contre la propagation des moustiques porteurs de virus. Dans ce domaine vous êtes quelqu’un à prendre très au sérieux et vous méritez le respect. Ce que j’ai toujours fait et vous en remercie.
Merci Mimine ! 🙂
….?????????
https://www.youtube.com/watch?v=XECXQwjYQ8E
Le pouvoir évocateur !
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Parer à déconner, départ pour Sirius imminent, SVP, attachez vos cigarettes et éteignez votre ceinture. Merci.