« Dites-nous des choses qui nous plaisent. Trompez-nous par des erreurs agréables ! » Ainsi Israël suppliait son prophète. Ainsi le responsable politique entend monter vers lui cette exigence irritée de ceux qui l’attendent, celle surtout des victimes de ses échecs et de ses hontes et pour qui tous les accusateurs sont des traitres.
Voici bientôt deux mois que Philippe Gomès a remporté les élections. Et si l’obstacle d’un scrutin à la proportionnelle à un tour lui en a ravi le panache, la victoire n’en fut pas moins éclatante ; toutes les forces loyalistes, bon an mal an, se ralliant désormais à lui, cherchant son assentiment, sollicitant ses conseils, quémandant ses prébendes. Et gare à celui qui remettrait en cause le nouvel ordre établi. Comme d’autres avant lui, il devra répondre à l’ancienne maxime : « Qui t’a fait roi ? » Face à un Gaël Yanno revenu d’outre-tombe, à une Cynthia Ligeard miraculée ou à tout autre élu loyaliste placé en position de responsabilité, le regard de Philippe Gomès posé sur eux ne laissera planer aucun doute : il les a mis là parce qu’il l’a voulu et tous savent qu’il aurait pu en en être autrement. Regardons-les un instant s’en féliciter : ils sont pétris de reconnaissance à son égard.
Depuis lors, le vainqueur se tait. Il a choisi le silence.
Il se dit que le silence est l’un des arguments les plus difficiles à réfuter et pour certains il est même l’arme ultime du pouvoir. Philippe Gomès, pour avoir longtemps appris de Jacques Lafleur n’en ignore rien. Tout comme son mentor, sa connaissance de la communication et du tempo politique remonte aux années quatre-vingt. A l’aide de ce que, plus tard, on désignera outre-manche comme le « Story Telling », Mitterrand avait alors conceptualisé une nouvelle forme de communication politique. Il s’agissait de faire monter le désir en alternant, de façon parfaitement réfléchie, les phases de silence et les prises de parole. Quatorze années de pouvoir plus tard, on ne peut que saluer son arrogante efficacité. Jacques Chirac s’était attelé, vaille que vaille, à la pratique et avait, non sans talent, orchestré le rythme de ces mots dans ceux de son prédécesseur Florentin. Jacques Lafleur, par mimétisme, avait copié la méthode. Et nous y voilà.
Mitterrand, Chirac, Lafleur et finalement Gomès. La trame fait sourire mais c’est celle de l’école de la politique française sur les bancs de laquelle ceux qui s’y trouvent savent bien qu’elle ne conduit qu’à l’exercice d’un métier complexe qui a ses codes, ses règles et qui est tout sauf une vocation ou une hypothétique mission de service public.
Le silence donc, pour faire monter le désir ? Certes, mais pas que. Le député Gomès sait, entend, voit et comprend parfaitement l’état du climat social et politique calédonien. Il sait la détestation, voire le dégout qu’une part de plus en plus importante de la population ressent vis-à-vis de la classe politique jugée au choix incompétente, hautaine, déconnectée du réel ou seulement médiocre. Il entend les critiques, il voit les troubles à l’ordre public et les inquiétudes, il comprend l’exaspération du peuple. Son silence actuel, c’est aussi un fragile bouclier contre la généralisation. « Priez Dieu que tous nous veuille absoudre ! » pourraient crier quelques nouveaux élus candides du congrès ne souhaitant pas être jetés par l’opinion publique dans le même marigot que certains de leurs ainés. Philippe Gomès, lui, ne tient pas à mêler ses prières aux leurs, il se tait.
Pour autant, les graves évènements de Saint-Louis, les grenouillages au sein du nouvel exécutif, les atermoiements des responsables locaux, l’apathie du Gouvernement de Manuel Valls concernant le dossier calédonien, les dissensions – irrémédiables ? – entre indépendantistes, le climat économique et l’austérité qui guette, tout l’enjoint à prendre la parole. Placé en tête du scrutin, sa responsabilité est de rassurer celles et ceux – et ils sont nombreux – qui lui ont fait confiance ou ont simplement admis qu’il lui revenait de parler en leur nom, même si lui-même ne partage pas leurs inquiétudes sur l’avenir. Un grand esprit politique, s’il n’a pas de cœur, doit agir parfois comme s’il en avait. Et s’il est dépourvu de principes, il doit, par habilité, se mettre à la place de ceux qui en ont et agir comme eux.
Car le silence de Philippe Gomès est aussi une preuve de sa méfiance à l’égard de la Vox Populi. « Souviens-toi de te méfier » Cette devise de Mérimée, les loyalistes, il y a trente ans, nous en rebattaient déjà les oreilles au Palais de Matignon. A l’égard du peuple, il faut la retoucher : « souviens-toi de ne pas toujours te méfier » et que la finesse consiste parfois à ne pas jouer au plus fin, le peuple étant capable de discerner le bon grain de l’ivraie. À l’heure des nouvelles technologies de l’information, les espaces et les durées se sont raccourcis et nos politiques sont plus que jamais les esclaves de la tyrannie du temps présent. On ne fait plus de politique comme dans les années quatre-vingt…
Mais peut-être que le leader de Calédonie ensemble estime qu’il n’a face à lui que des médiocres qui s’agitent et gesticulent vers leur propre perte. Peut-être estime-t-il que le prix de son silence actuel est peu de chose au regard de ses ambitions futures. Que ces dernières valent davantage que le risque de se mettre en avant inutilement, en première ligne, là où on l’attend ? Mais la force des médiocres, c’est qu’ils ne sont pas de médiocres instruments, entre les mains de ceux qui les utilisent, et la faiblesse d’un homme politique ambitieux, c’est qu’il ne connait aucun autre maître que son intérêt immédiat, et que les ennemis de son intérêt sont ses ennemis.
Mais pendant ce temps-là, l’intérêt du peuple, en revanche, qui s’en préoccupe ?
SIRIUS
Si les loyalistes sont capables de rester unis ,il y a une petite chance que la NC reste liée à la FRANCE , les indépendantistes, incapables de rester sérieux ont la chance d’avoir les socialos au pouvoir en métropole , qu’ils en profitent, c’est trite et con pour le peuple y compris les KANAK!!, mais de WAMYTAN à TIUYENON en passant par tous les chefs friqués, ils n’en ont rien à foutre, seul leur intéret compte
tu nous les casses severe. Pauvre frustré. Trouve toi un nouveau parti…. Ah bon? Personne ne veut de toi? Pov beber!
Derrière ce “Dhie” et cet arrogant mais plutôt pauvre commentaire, avons-nous ce que Calédosphère qualifie de “couple sulfureux” et de “communicants de Lecren” ? Ce serait savoureux. 🙂 Ou bien avons-nous un malade usurpant un nom de famille, propre à des personnes réelles et connues. Ce serait encore plus fort de roquefort !…
C’est un malade qui usurpe un nom de famille, il est coutumier du fait, t’as pas reconnu le logo de Libertad ?
“Quand la mer est démontée, et que le poisson est dans sa patate, le pêcheur prépare ses hameçons et ses appâts, répare ses filets à l’abri de sa maison” en attendant des jours meilleurs,pendant que les requins sont affamés”,…………………. Livre d’Eric, chapitre 2,verset 1………
Et bien il doit être un peu embêté.
t’as des nouvelles de tes sénateurs fictifs ???
Tu as des nouvelles de tes députés incompétents ?
le commentaire que j’ai mis plus bas en réponse à Rigo vous va comme un gant.
Ce qui est certain, c’est qu’il y a peu de chance que tu changes de rengaine à l’avenir.
La cerise sur le gateau, c’est lorsque Gomès mandate le “traitre”, leveur de drapeau au petit matin sur la mairie de Nouméa, pour le représenter à l’ONU afin de défendre la position des non indépendantistes.
Rigo ,vous êtes tous loyalistes enfin parait. Il faudrait changer de disques, ressassez les scies de la campagne électorale cela n’a aucun sens
bonsoir père bebert, sûr que faut voir plus haut et plus loin,on va pas faire comme les autres qui se bouffent le poil, pour de simples conneries, c’est sûr que l’envoyé est fin content ça lui donne beaucoup “d’importansse”, dans l’avion ils pourront parler du drapeau et de ses couleurs(!), avec “l’autre zigue”, ah ah ah!…..
Père Béber : “Rigo ,vous êtes tous loyalistes enfin parait. Il “
c’est pas Gomes mais le contrat de gestion solidaire ! T’as oublié?? Et ton oracle de l’île Ouen il est où ? L’emploi de sénateur fictif ? Il prépare l’UMPthon ?
“Souviens-toi qui t’a fait duc” …” Et toi qui t’a fait roi …” Talleyrand à Louis XVIII.
non je crois que c’est Louis XII Valois Angoulême. à vérifier mais certainement pas louis XVIII
Hugues Capet au Comte Audebert du Périgord, en 987. j’y étais … 😉
oui oui, j’ai confondu avec” le roi de France ne venge pas les injures faites au duc d’Orléans”
L’erreur c’est de vouloir à tout prix donner à certaine personne plus d’importance qu’ils n’en ont.
Philippe ou Luc ?!
Ben oui, t’as raison pourquoi mettre des gens du monde de l’entreprise dans des postes qui sont en charge de l’économie…!!!
Pourquoi laisser le monde de l’entreprise entrer en politique, surtout?? Mieux vaut un économiste, fonctionnaire ou pas, qu’un entrepreneur qui doit fixer les règles du jeu pour ses propres activités !!
Désolé, je n’y crois pas une seconde. Un acteur économique important ne prend du temps pour la politique QUE s’il pense y avoir un intérêt. Je reconnais que ça ne fonctionne pas a chaque fois, et que bien souvent les politiques sont de toutes façons manipulés par les affaires; mais en général, ce n’est pas désintéressé… Il suffit de voir les efforts consentis par le MEDEF pour faire croire que les entreprises créent des emplois, et que par conséquent il faut diminuer leurs charges; c’est a mourir de rire, et tout le monde marche…
Le monde de l’entreprise entre en politique pour apporter son expérience et sa connaissance du monde des affaires et de la vraie économie. Pas seulement celle appris dans les livres… Qu’il y en ait qui profitent de la situation pour leurs intérêts personnels, personne ne le conteste. C’est là qu’il nous faut être vigilants et ne pas avoir peur de le dénoncer.
“Le silence est un ami qui ne trahit jamais.”
« Parle si tu as des mots plus forts que le silence, ou garde le silence. »
de Euripide
Le silence de l’auditoire signifie que tout le monde est d’accord. Ou alors que personne n’écoute. Franklin P. Jones
“Ce n’est pas parce qu’on n’a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule” dirait Marcel…
“Comme c’est le caractère des grands esprits de faire entendre en peu de paroles beaucoup de choses, les petits esprits au contraire ont le don de beaucoup parler, et de ne rien dire.” Citations françois de la rochefoucauld
De tous ceux qui n’ont rien à dire, les plus intéressants sont ceux qui se taisent.
Coluche
“Si t’as rien à dire, tais toi; si t’as rien à faire, casse toi.” Alpha BLONDY
C’est sûr qu’il vaut mieux ressortir des vieilleries de valeur ou autres bonnes recettes d’antan que de sortir des inepties “innovantes” et ravageuses comme la montée du drapeau du FLNKS à la hauteur du drapeau français (pour ne citer que celle-là). Comprendrez-vous un jour pourquoi Philippe GOMES a gagné, seul avec son équipe, trois élections d’affilée ? A vous lire, vous et Sirius, j’en doute.
bonsoir mimine, j’aime lire tes points de vue.
Vos compliments me vont droit au coeur. Vous et Omega me flattez ! Faut avouer que Rigo, Losservatore et Maender, nous offrent les bâtons pour leur donner la fessée. Seraient-ils maso… ?
Bien d’accord avec toi Mimine et pour tes deux posts … il n’y a rien à jeter !
Par contre on commence à avoir une idée plus précise de la façon dont Gomès pourrait perdre les prochaines élections.
Mais bien sûr, CE va gagner toutes les élections jusqu’à la fin des temps….
t’as acheté des oranges pour ton champion à talonnettes ?
Tiens, parait que Sarko est (encore) en garde à vue. Ils n’arrêtent pas dans la bande. Rigo tu peux nous éclairer, mwarf.
le soucis c’est qu’il était obligé de composer avec Miss 18000(Ligeard) et Yanno malgré la victoire c’est ce qui est bien dommage d’ailleurs!!!!