Invité politique du journal de Nouvelle-Calédonie 1ère, Victor Tutugoro est revenu sur la mort de Guy Tamai. Le responsable de l’UPM souhaite que toute la lumière soit faite sur « l’assassinat » de son camarade. Justice.

L’information avait déjà été officiellement révélée par le mouvement indépendantiste lors de son dernier congrès. L’UPM, membre du FLNKS et à la tête cette année du Groupe du Fer de Lance, souhaite aider et accompagner la famille de Guy Tamai en faisant pression sur les autorités pour que « toute la lumière soit faite » sur la mort de celui qui fut secrétaire général de l’Union Progressiste Mélanésienne.

On a soutenu la famille, c’est la famille qui est au premier plan, c’est pas le parti ; pour demander des contre-expertises, des enquêtes et donc pour le moment les choses sont dans les tuyaux (Victor Tutugoro)

Interrogé quant à savoir si l’affaire avait avancé sur le plan judiciaire, Victor Tutugoro a répondu : « On ne sait pas encore si va y avoir un procès ». De quoi provoquer un certain étonnement dans l’opinion publique. On se souvient que celle-ci avait été scandalisée par cette journée de beuverie entre des collaborateurs et des élus, le jour de l’élection du gouvernement calédonien, et qui s’était soldée par la mort d’un homme, sur la Baie de l’Orphelinat.

« Les conditions dans lesquelles [Guy Tamai] est mort nous ont révoltés »

Interrogé quant à savoir s’il en voulait « à Seleone Tuulaki, qui est l’auteur présumé des coups mortels », le responsable indépendantiste n’a pas répondu à la présentatrice du journal sur ce point mais a pour autant qualifié l’acte « d’assassinat ». A l’époque de l’affaire, Calédosphère avait été la cible de nombreuses critiques des médias traditionnels pour avoir évoqué un « meurtre ». Les récentes déclarations de l’UPM feront-elles comprendre aux uns et aux autres que Victor Tutugoro ne croit pas non plus à la thèse de l’accident ou de la simple rixe ?

Les conditions dans lesquelles il est mort nous ont révoltés (…) Effectivement nous allons soutenir [la famille] pour que toute la lumière soit faite sur l’assassinat de Guy (Victor Tutugoro)

Cependant, quatre mois après les faits et comme l’a précisé hier soir l’élu du congrès, aucune nouvelle n’est encore parvenue du parquet. Rappelons que la procureur de la République avait demandé la détention pour le meurtrier présumé mais que Seleone Tuulaki avait fait appel de cette décision. Il est depuis placé sous contrôle judiciaire.

Quant aux autres protagonistes ayant participé de près ou de loin à cette journée « de beuverie », le membre du gouvernement Anthony Lecren avait nié dans un communiqué y être mêlé alors que la procureur de la République avait publiquement révélé qu’il avait raccompagné en voiture Seleone Tuulaki en fin de soirée, tous les deux étant alors en situation d’ébriété avancée. Gilbert Tyuienon et son directeur de cabinet Jean-Raymond Postic avaient quant à eux annoncé vouloir porter plainte contre Calédosphère (qui avait révélé dans ces colonnes que les deux responsables politiques étaient présents ce midi-là au restaurant M. Bœuf).

Concernant cette affaire, aucune plainte n’a pour l’heure été déposée à l’encontre du média.

La peine encourue pour coups mortels devant la Cour d’Assises est de 15 années de réclusion criminelle.

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Officiant en free-lance pour plusieurs périodiques et médias calédoniens, cette pigiste professionnelle a rejoint l’équipe des contributeurs de Calédosphère depuis 2013 sous son nom de plume « Rita ». Spécialisée dans l’actualité quotidienne, elle se plait à y dénicher des sujets non-traités par les autres médias et à couvrir les évènements sensibles. Synthétique, réactive et parfois provocatrice elle essaie toujours d’écrire de manière claire, précise mais avant tout vivante. Son crédo : « Si ça pique, c’est un bon sujet »